Docu360. El Guerguerat débarrassé des «baltajis» du Polisario

Le360

L’intervention des Forces armées royales a permis de déloger définitivement les milices armées qui harcelaient les routiers marocains et subsahariens qui fréquentent l’axe routier menant à la Mauritanie. Le calme et la sécurité règnent à nouveau dans cette région.

Le 18/11/2020 à 09h03

Dans la zone tampon séparant les postes douaniers marocain et mauritanien, nous avons croisé Adil avec lequel nous avons parcouru un petit bout de chemin. Camionneur depuis plus de 15 ans, les allers-retours entre le Royaume et l’Afrique subsaharienne sont routiniers pour lui. Sauf que son dernier voyage a viré au cauchemar. Le passage entre les deux frontières a été suspendu, suite à l’intrusion des milices armées du Polisario qui ont semé le trouble dans cette région. «Je suis resté bloqué pendant 45 jours de l’autre côté, c’était le calvaire», nous raconte ce quadragénaire, content de retrouver sa femme et ses deux enfants. Evidemment, le cas de Adil n’est pas isolé. Tous les camionneurs rencontrés au point frontalier d’El Guerguerat ont compté les jours où ils sont restés stationnés devant les postes frontières.

Des histoires surréalistes de gens qui ont souffert du blocage, il y en a une pléthore à raconter. Sidna, un chauffeur de taxi de Bir El Gandouz (à 80 km au nord d’El Guerguerat) conduisait des clients mauritaniens quand il est tombé nez à nez avec les éléments armés du Polisario. «Ils m’ont demandé d’enlever ma plaque d’immatriculation marocaine. Ils ont exigé que je chante leur hymne national et de lever le drapeau du Polisario, chose que j’ai catégoriquement refusée malgré leurs menaces. C’est contre mes principes et ma conscience», témoigne-t-il. Au final, les clients de Sidna ont été embarqués en Mauritanie, tandis que le chauffeur marocain a dû rebrousser chemin.

Ce genre de terrorisme à l’égard des transporteurs marocains et subsahariens fait désormais partie de l’histoire ancienne. L’intervention des Forces armées royales a permis de déloger ces «baltajis» et d’établir un cordon de sécurité sur cet axe. «Les directives royales données à l’armée nous ont enlevé cette épine du pied. Depuis des années, on appréhendait de traverser ce passage», soutient Adil. Les routiers marocains se sentent désormais plus en sécurité que jamais. Découvrez leurs histoires et leurs témoignages dans ce reportage.

Par Fahd Iraqi et Abderrahim Et-Tahiry
Le 18/11/2020 à 09h03