Dilapidation de deniers publics: le député Rahhou el Hilaa et 24 autres suspects devant la Chambre des crimes financiers

Revue de presseLa Cour d’appel chargée des crimes financiers a entamé, lundi dernier à Rabat, le procès de 25 accusés poursuivis pour dilapidation de l’argent de la commune de Sidi Allal Bahraoui. Parmi les accusés, se trouve le député du PAM Rahhou El Hilaa. Une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 05/09/2023 à 20h31

La Chambre criminelle de la Cour d’appel chargée des crimes financiers à Rabat a entamé, lundi dernier, le procès de 25 accusés poursuivis pour dilapidation de l’argent de la commune de Sidi Allal Bahraoui, dans la province de Khemisset. On trouve parmi les accusés le député du PAM, Rahhou El Hilaa, poursuivi en tant que dirigeant d’une société ayant bénéficié des marchés de la commune, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du mercredi 6 septembre. Le tribunal n’a pas pu statuer sur ce dossier, qui traîne depuis trois ans à cause des absences répétées de certains accusés aux audiences. Outre le parlementaire qui avait occupé, par le passé, le poste de secrétaire général régional du PAM, on trouve, parmi les accusés, l’ancien président de la commune, des architectes, des directeurs de sociétés et de bureaux d’études, ainsi que des techniciens et des fonctionnaires municipaux.

C’est le substitut du procureur du roi chargé des crimes financiers qui a engagé les poursuites contre les suspects, suite à l’enquête diligentée par la brigade régionale de la gendarmerie royale. Des investigations qui ont laissé soupçonner une dilapidation de deniers publics à travers la manipulation des marchés relatifs au programme de la réhabilitation urbaine de la ville de Sidi Allal Bahraoui. Une enveloppe budgétaire de 70 millions de dirhams a été allouée à ce programme, dont une partie a été financée par le Fonds d’équipement communal (FEC) à raison de 41 millions de dirhams.

Le quotidien Al Akhbar souligne que la Cour des comptes avait relevé plusieurs dysfonctionnements dans la gestion des projets programmés dans le cadre du programme de rénovation urbaine. Il s’agit notamment de la manipulation des marchés, de l’absence d’un système de contrôle interne et du non recours à la concurrence, notamment dans l’étude technique relative aux travaux d’aménagement de la chaussée et des espaces verts dans un tronçon de la route nationale n°6. Les dirigeants de la commune ont, en effet, conclu un contrat avec un groupement d’architectes pour réaliser cette étude technique et faire le suivi des travaux, moyennant des honoraires fixés à 368.650,80 dirhams.

La Cour des comptes a, par ailleurs, décelé des manquements dans l’exécution des projets de réhabilitation urbaine et des carences dans les études techniques relatives à l’aménagement des routes, des trottoirs et des espaces verts, ainsi que de l’assainissement liquide et la rénovation de l’éclairage public. Là aussi, la commune a confié la réalisation de l’étude technique et le suivi des travaux d’un tronçon de la route nationale n°6 à un bureau d’études, dans le cadre d’un marché d’un montant de 449.760,80 dirhams.

Par Hassan Banadad
Le 05/09/2023 à 20h31