Au point de presse organisé à l’issue du Conseil du gouvernement, jeudi 6 octobre 2022, Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences s’est dit «fier de l’évolution du dialogue social», parvenu à son deuxième round.
Des commissions pour mieux s’organiserPour le ministre, les «avancées» réalisées au niveau du dialogue social sont «le fruit d’une nouvelle approche adoptée par l’Exécutif». Il a évoqué, dans un premier temps, la restructuration des négociations avec les syndicats à travers la création d’une commission supérieure de pilotage, présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Celle-ci «veille à la coordination générale du dialogue social au niveau national», a précisé Younes Sekkouri.
Cette commission est épaulée dans sa mission par la commission du secteur privé, dirigée par le ministre de l'Emploi, ainsi que celle du secteur public.
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Une commission de résolution des conflits, dirigée par les ministres de l’Intérieur et de l'Emploi, a également été créée avec pour mission de se pencher sur les dossiers en suspens. «Plusieurs problèmes se sont accumulés en rapport avec le non-respect du Code du travail ainsi que d’autres conflits dus à la crise de Covid-19 et ont justifié la création de cette commission», a expliqué Younès Sekkouri.
L’institutionnalisation pour garder un œil sur l'avenirLoin d’être une gestion «hasardeuse», le déroulement du dialogue social répond à une «nouvelle» logique marquée par son «institutionnalisation». Il s’agit de l’une des clés de sa réussite, a précisé le responsable gouvernemental avant d’exposer le modus operandi du gouvernement.
«Des négociations interministérielles sont menées pour s’assurer de la bonne coordination entre les différents départements sur plusieurs dossiers transversaux. S’en suivent des négociations avec le patronat et puis avec les trois syndicats les plus représentatifs (l’UMT, l’UGTM et la CDT, Ndlr)».
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Le ministre s’est aussi félicité de la mise en place, par l’actuel gouvernement, d’un nouveau concept: l’année sociale. «Pour la première fois de l’histoire du Maroc, le gouvernement a mis en place le concept de l’année sociale qui débute le 1er mai et s’achève fin avril». Et de préciser que le fait de disposer d’un calendrier met sous pression les trois acteurs du dialogue: le gouvernement, les syndicats et le patronat.
Ceux-ci «doivent préparer leurs dossiers et classer leurs priorités au début de l’année sociale, et puis préparer leurs bilans à la fin de l’année».
Plus de visibilité sur les réformes structurantesEn plus de l’année sociale, le gouvernement a mis en place un calendrier de réforme «fixé en concertation avec ses partenaires sociaux». Cela concerne «l’ensemble des réformes structurantes qui n’ont pas été engagées lors des anciens mandats ou qui n’ont pas été enclenchées depuis l’indépendance du pays», a expliqué le ministre de l’Emploi.
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Il a aussi précisé que le gouvernement s’est attelé à plusieurs réformes structurantes lors de ce deuxième round du dialogue social et a fixé des échéances pour chacune d’entre elles. Il s’agit de la loi sur la grève, du Code du travail et de la réforme de la retraite.
Le gouvernement, les syndicats et la CGEM se sont mis d’accord sur les dates butoirs pour chacune de ces réformes. «On s’est fixé la date de janvier 2023 pour parvenir à un accord sur la loi sur la grève, juillet 2023 pour s’accorder sur les termes de la réforme du Code du travail et mars 2023 pour concevoir une vision de la réforme des caisses de retraite», a confié le ministre.
Pour lui, le gouvernement «s’est passé de l’approche basée sur le marchandage pour adopter celle fondée sur la négociation». Ceci a permis de faire avancer les dossiers longtemps en suspens, de parvenir à des accords et de faire régner l’intérêt général, a ainsi conclu Younes Sekkouri.