Après un arrêt forcé imposé par la pandémie de coronavirus, le gouvernement a levé le confinement sur le dialogue social, en appelant les responsables des centrales syndicales à tenir une réunion ce mercredi. Une réunion qui sera consacrée à l’étude des moyens d’affronter les répercussions économiques et sociales du Covid-19. Selon une source de la CDT, cette rencontre sera suivie d’une série de réunions avec le ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, réunions qui seront consacrées à tous les dossiers en suspens. La même source souligne que les conclusions de ces rencontres préliminaires seront exposées lors d’une réunion tripartite qui réunira le chef du gouvernement, les secrétaires généraux des syndicats et le patronat, afin de trancher sur les sujets qui ont fait l’objet d’un consensus.
Le même membre de la CDT précise que ce round spécial du dialogue social sera différent des précédents, car il abordera de nouveaux sujets liés à un nouveau contexte qui a eu des répercussions sur la situation des travailleurs et sur l’économie nationale. Si le gouvernement a limité l’ordre du jour de ce round aux moyens d’affronter les conséquences socioéconomiques de la pandémie sans donner plus de détails, le secrétaire général de l’UMT affirme qu’il n’en restera pas là. Mohamed Moukharik précise, en effet, que son syndicat va aller à la rencontre prévue avec le ministre du Travail avec moult propositions dans son escarcelle. Il a notamment souligné que l’UMT va défendre les salariés qui n’ont pas perçu d'indemnités pendant le confinement et demander au gouvernement de proroger l’octroi de l’aide financière pour qu’elle englobe le mois de juin courant.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 23 juin, que le patron de l’UMT a souligné qu’en plus de ces revendications, son syndicat comptait discuter des mesures de la levée du confinement et de la reprise des activités. Il n’a pas exclu, par ailleurs, de faire valoir les propositions de son syndicat sur le projet de loi de Finances rectificative et le plan de relance de l’économie nationale. Le lancement de ces rounds préliminaires du dialogue social survient quelques jours après que le Patronat a présenté, devant le Parlement, une demande de report de l’augmentation du SMIG.
Une hausse de 5% doit entrer en vigueur en juillet prochain, suite à l’accord social conclu au mois d’avril de l’année dernière. Le patronat a justifié sa demande par la conjoncture économique difficile provoquée par le Covid-19. Mais les syndicats ont récusé cette thèse et ont vivement critiqué le fait de vouloir sacrifier les salaires des ouvriers au lieu de chercher d’autres solutions pour sauver le secteur.