Devant les députés, Aziz Akhannouch commet une bourde en voulant rectifier de précédents propos

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, lors de la séance des questions-réponses au Parlement, le 15 juillet 2024. (Y.Mannan/Le360)

Le 16/07/2024 à 08h09

VidéoAlors qu’il concluait devant les députés ce lundi 15 juillet un débat fructueux sur la politique du gouvernement dans le secteur de l’habitat, Aziz Akhannouch a commis une bourde au moment où il tentait d’apaiser sur ses précédents propos critiques à l’encontre des députés de l’opposition. La nouvelle gaffe a fait rire l’hémicycle. Les détails.

Il y a quelques semaines, le chef du gouvernement avait déclaré devant ces mêmes députés que ce qui importait chez lui «ce sont les avis des électeurs qui ont voté pour le RNI et lui, et non pas les propos des élus de l’opposition».

Cette affirmation avait provoqué un tollé dans l’opposition. Ce lundi 15 juillet 2024, Aziz Akhannouch a voulu se réconcilier en assurant que les avis des députés de l’opposition comptaient pour lui, et que le rôle de ces derniers était important au même degré que les électeurs.

Mais, c’est à ce moment-là qu’il a introduit involontairement une expression qui a déplu à une partie de l’assistance, en affirmant en substance, en reprenant une citation en dialectale, que les «propos pénètrent (chez lui) d’une oreille et sortent d’un autre». Cette bévue a entrainé un bref chahut avant que le chef du gouvernement ne se ressaisisse en précisant, sourire aux lèvres: «Je veux dire qu’il y a des choses que nos cœurs rejettent.»

L’incident étant clos, Aziz Akhannouch est alors passé à la séance des questions-réponses. Il a plaidé en faveur de la stratégie du Plan vert, en estimant que sans la mise en œuvre de ce plan, «les marchés nationaux ne seraient pas alimentés par cette quantité importante de légumes et de fruits».

«Remercions Dieu que les marchés sont bien approvisionnés grâce au Plan vert, à un moment où le pays fait face à la dure sécheresse», a-t-il souligné. «Il faut remercier aussi les agriculteurs», a-t-il ajouté. Peu auparavant, le chef de l’exécutif a défendu, chiffres à l’appui, les réalisations gouvernementales en matière de logements, dont les aides directes aux bénéficiaires et à l’urbanisation. Il a aussi plaidé en faveur «des actions positives» accomplies dans le cadre de la lutte contre les bidonvilles et de la réduction des disparités dans les villes et le monde rural.

Près de 300.000 familles vivant dans les bidonvilles ont bénéficié d’une aide de l’État au logement, a-t-il affirmé. À l’horizon 2028, le Maroc ne comptera aucun bidonville, a-t-il ajouté.

Au sujet de l’aide directe au logement (entre 300.000 et 700.000 dirhams l’unité), Aziz Akhannouch a indiqué qu’à la date du 15 juillet 2024, la plateforme dédiée à ce projet a enregistré 84.500 demandes d’acquisition dont 17.000 ont été satisfaites. Parmi les bénéficiaires, 44% sont des femmes et 22% issus des Marocains résidant à l’étranger. Le budget qui a été consacré jusqu’à présent à ces aides s’est élevé à 6 milliards de dirhams, a conclu le chef de l’exécutif.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 16/07/2024 à 08h09