La semaine dernière, le gouvernement a essuyé un feu de critiques de la part de certains députés de l’Istiqlal et du PAM censés être des alliés dans la coalition gouvernementale.
Dans son édition du jeudi 30 juin, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les députés de l’Istiqlal ont créé, lundi dernier, la surprise en haussant le ton de leurs discours vis-à vis des ministres lors de la séance consacrée aux questions orales à la chambre des représentants. C’est ainsi que le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a été vivement critiqué par le député et membre du groupe istiqlalien, Mustapha Kacimi, qui lui reprochait l’absence d’infrastructures sportives dans sa circonscription d’El Borouj, dans la province de Settat.
Des sources au sein du comité exécutif du parti de la Balance ont essayé de minimiser l’impact de ces «tirs croisés amis» en arguant qu’ils sont limités exclusivement à «des dossiers locaux liés aux circonscriptions représentées par ces députés». Mais, d’autres sources istiqlaliennes justifient le changement dans le discours de leurs parlementaires envers le gouvernement par «les luttes intestines qui minent le parti de l’Istiqlal depuis quelque temps».
Al Ahdath Al Maghribia rapporte que la majorité des parlementaires, qui soutiennent le secrétaire général Nizar Baraka dans sa lutte d’influence contre le courant dirigé par Hamdi Oul Errachid, ont commencé à tenir des propos de plus en plus durs envers le gouvernement. Une attitude qui serait due aux décisions prises par le Comité exécutif du parti dont certaines les privent de l’adhésion automatique au Conseil national du parti dont ils ont bénéficié jusqu’ici. Ce qui va amplifier davantage l’antagonisme des deux groupes parlementaires de l’Istiqlal envers le gouvernement.
Autant dire que la coalition gouvernementale risque d’entrer dans une spirale d’affrontements avec le parti de l’Istiqlal si le courant d’Ould Rachid réussit à imposer des amendements au statut du parti. Une probabilité, ajoutent les mêmes sources, qui radicalisera encore plus l’attitude des parlementaires envers la coalition gouvernementale et les pousseraient à demander le changement des ministres istiqlaliens, voire le retrait du parti du gouvernement.
Ceci étant, les députés de l’Istiqlal ne sont pas les seuls à se rebeller contre leur allié au gouvernement ( RNI) puisque le député du PAM, Hicham El Mhajri, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en qualifiant le gouvernement d’Akhannouch de «corruption qui se conjugue avec la stupidité». Le bouillonnant parlementaire faisait allusion au programma FORSA consacré au soutien des jeunes porteurs de projets d’entrepreneuriat où il dénonce «une gestion catastrophique, du clientélisme et une atteinte au projet de la régionalisation avancée».