Des ONG marocaines lancent une action internationale contre l’enrôlement militaire des enfants par le Polisario

Plusieurs ONG marocaines, regroupées en coalition, viennent d’annoncer, en ce mois de février 2022, à Rabat, un plan d’action international, auprès notamment de l’ONU, contre l’enrôlement militaire des enfants des camps de Tindouf.

Plusieurs ONG marocaines, regroupées en coalition, viennent d’annoncer, en ce mois de février 2022, à Rabat, un plan d’action international, auprès notamment de l’ONU, contre l’enrôlement militaire des enfants des camps de Tindouf. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 14/02/2022 à 16h01

VidéoPlusieurs ONG marocaines, regroupées au sein d’une coalition, viennent d’annoncer, à Rabat, un plan d’action international, auprès notamment de l’ONU, contre l’enrôlement militaire des enfants des camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, par le Polisario, des séparatistes armés par le régime militaire d'Alger.

La coalition civile de plaidoyer en faveur de la protection des enfants dans les camps de Tindouf a vu le jour tout récemment, samedi 12 février 2022, à Rabat, avec l’adhésion en son sein de soixante associations marocaines, toutes indépendantes, a affirmé le coordinateur de ce regroupement, Mohamed Ennahili, dans un entretien avec Le360. Ce dernier assure également la présidence de l’organisation Alternatives pour l’enfance et la jeunesse, une ONG chargée d’accroître «la prise de conscience des droits éducatifs, culturels et sociaux de l’enfance et de la jeunesse et leur sensibilisation quant à leurs devoirs envers leur société et leur patrie».

«La coalition que nous venons de créer va établir un programme d’actions qui comprend deux importants volets», a-t-il indiqué. Il s’agit d’une part, selon le coordinateur, de «la collecte et de l’archivage de tous les documents, les rapports et les témoignages concernant les violations à répétition de droits des enfants dans les camps de Tindouf et, d’autre part, à moyen terme, d’une offensive vers les pays et les ONG internationales dont l’ONU».

Selon Mohamed Ennahili, le Polisario, soutenu par le régime militaire algérien, continue de «détourner les aides internationales au profit de ses dirigeants au lieu d’assurer une réelle éducation et protection des enfants dont une partie, malheureusement, est enrôlée militairement».

De son côté, Zaher Badr Al Azrak, acteur associatif et membre de la coalition a fourni plusieurs témoignages de victimes sahraouies des violations des droits de l’homme par le Polisario. Ce militant a rappelé le cas de Khadija Mahmoud, une femme sahraouie accusant le chef des milices, Brahim Ghali, de viol en 2010 en Espagne. Cette affaire est entre les mains de la justice espagnole.

Il y aussi le cas de Mustapha Salma, ancien cadre du Polisario, actuellement réfugié en Mauritanie. «Ses enfants ont été délibérément éloignés de leur père par les séparatistes à la solde d’Alger», a rappelé le militant. «Leur droit de rejoindre leur père en Mauritanie continue d’être bafoué par les séparatistes», a martelé Zaher badr Al Azrak.

Il faut rappeler que sur le plan international, une autre ONG, française, a dernièrement lancé un cri d’alarme au sujet de la situation des enfants dans les camps de Tindouf, un campement de Sahraouis soumis à un contrôle rigoureux des militaires d’Alger. Ainsi l'Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (AIDL), ONG française ayant des bureaux à Paris, Genève, Bruxelles, Barcelone et New York, a diffusé, le 4 janvier 2022, un communiqué dans lequel elle a réitéré «sa condamnation totale pour le recrutement et l'exploitation des enfants en les plongeant dans des zones de conflit et de guerre, car il s'agit d'un crime international qui nécessite des poursuites et un suivi internationaux pour toutes les personnes impliquées».

Par Amine Lamkhaida et Brahim Moussaaid
Le 14/02/2022 à 16h01