L’Association marocaine de protection des deniers publics (AMPDP) vient de déposer une plainte auprès du président du Ministère public, El Hassan Daki.
Dans cette plainte, l’AMPDP demande l’ouverture d’une enquête approfondie sur des malversations financières présumées, falsification et détournement de fonds sur la base du dernier rapport de la cour des comptes, relatif à l’audit des comptes des partis politiques au titre du soutien public de l’année 2022.
«Ces malversations financières et pratiques illégales dans la gestion des finances de certaines formations politiques impliquent des responsables de partis politiques», rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 7 mars.
Il s’agit «des insuffisances en matière de justification des dépenses déclarées, de dépassements des plafonds autorisés légalement, de comptes annuels en l’absence du rapport de l’expert-comptable, de dépenses non-appuyées par les pièces justificatives, non restitution des montants en dépit des recommandations de l’institution compétente et d’irrégularités dans les dépenses liées aux études, missions et recherches».
La plainte de l’AMPDP estime que certaines pratiques révélées par le rapport de la Cour des comptes tombent sous le coup du code pénal. Dans ce sillage, elle a demandé au ministère public de transférer le dossier à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), en vue de mener une enquête approfondie pour tirer au clair toutes les affaires dévoilées dans le rapport de la Cour des comptes.
«Les responsables des partis politiques épinglés, les responsables des bureaux d’études et des imprimeurs ayant imprimés des documents à ces formations politiques, devraient être auditionnés par les enquêteurs», relève le quotidien. Ce basant sur la plainte de l’AMPDP, le journal a fait remarquer que «ces malversations financières et pratiques illégales souillent l’image de l’action politique et portent préjudice aux institutions».
Le quotidien rappelle que la Cour des comptes avait publié son rapport relatif à l’audit des comptes des partis politiques et à la vérification de la sincérité de leurs dépenses au titre du soutien public de l’année 2022. «Jusqu’au 31 décembre 2023, dix-neuf partis politiques n’ont pas restitué au Trésor des montants du soutien non justifiés qui s’élèvent à 29,21 millions de dirhams.
Ces montants sont répartis entre le soutien accordé au titre de la contribution de l’Etat au financement des campagnes électorales (26,69 millions de dirhams), à la couverture des frais de gestion (1,08 millions de dirhams) et des dépenses liées aux missions, études et recherches (1,44 millions de dirhams)», relève le quotidien, citant le communiqué de la Cour des comptes.