Défense: les Forces royales air envisagent l'acquisition d’avions de chasse F-35 auprès des Etats-Unis

Un F-35 de l'armée de l'air italienne décolle lors de l'exercice militaire «Blue Flag» à la base aérienne d'Ovda, au nord de la ville israélienne d'Eilat, le 24 octobre 2021.

Un F-35 de l'armée de l'air italienne décolle lors de l'exercice militaire «Blue Flag» à la base aérienne d'Ovda, au nord de la ville israélienne d'Eilat, le 24 octobre 2021. . Jack Guez - AFP

Le Maroc a sollicité l'appui d’Israël pour «l’aider à convaincre l'administration Biden d'autoriser la vente d'avions de chasse furtifs F-35 aux Forces armées royales», selon un média israélien.

Le 11/12/2021 à 13h06

Le renforcement des capacités de l'armée de l'air marocaine a fait l’objet de discussions entre Abdellatif Loudiyi, ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, et le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, lors de la visite de ce dernier à Rabat, les 23 et 24 novembre 2021, rapporte dans un article daté du 8 décembre, le site israélien JaFaJ, citant une source proche du dossier.

Selon ce média spécialisé dans les questions de renseignements, le Maroc ambitionne l’acquisition de F-35, avion furtif de cinquième génération, développé par le géant américain de l’armement Lockheed Martin.

La même source souligne que «le Maroc entretient une formidable armée de l'air composée de 20 avions de combat Block 60 F-16 très avancés». Néanmoins, ajoute-t-elle, «le Maroc a besoin de plus d'avions, d’autant qu’il y a un sérieux risque de guerre avec son voisin algérien».

D’après JaFaJ, l’intérêt des Forces royales air (FRA) pour ces avions intervient «après que les Émirats arabes unis aient exprimé leur volonté de couvrir le coût des chasseurs F-35 pour le Maroc si ce dernier était en mesure de les obtenir des États-Unis».

Dans ce sens, le ministre marocain de la Défense a expliqué à Benny Gantz qu'il apprécierait l'aide d'Israël afin de «convaincre l'administration Biden d'autoriser la vente de F-35 au Maroc, et d'obtenir des armes plus avancées en général», croit savoir la publication.

Sécuriser la frontière avec l’AlgérieOutre l’acquisition des F-35, la question de la sécurisation des frontière entre le Maroc et l’Algérie a également été abordée par les plus hautes autorités marocaines et le ministre israélien de la Défense, affirme JaFaJ.

Le Maroc aurait ainsi sollicité une extension de la coopération en matière de renseignement entre les deux pays, pour sécuriser la frontière avec l’Algérie, menacée d’infiltration d’islamistes soutenus par Alger.

«Les Marocains veulent que les Israéliens espionnent le déploiement de miliciens ou de troupes algériennes à travers la frontière avec le Maroc car ils sont très préoccupés par les islamistes soutenus par Alger qui pourraient cibler le Maroc», affirme la publication, qui cite une source sécuritaire israélienne.

Une autre source a confirmé à JaFaJ que le Maroc avait reçu des rapports des services de renseignement israéliens confirmant que l'Algérie prévoyait des hostilités aux frontières marocaines. Ces rapports sont étayés par les «récentes escarmouches aux frontières», écrit la publication. «Des détails bien plus sinistres ont été confirmés par nos sources, notamment les opérations menées par les services de renseignement algériens pour soutenir l'infiltration potentielle des frontières marocaines par des milices islamistes radicales liées à l'Algérie», ajoute-t-elle.

Pour contrer cette menace, le Maroc a sollicité d’Israël une extension de la coopération en matière de renseignement entre les deux pays. «Le directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi, a demandé à Benny Gantz si Israël pouvait utiliser ses satellites pour fournir des renseignements sur les frontières du Maroc», affirme JaFaJ.

Et la publication de conclure: «la coopération militaire israélo-marocaine doit être considérée comme un moyen de dissuasion majeur, non pas parce que le Maroc ne peut pas se défendre, mais plutôt parce que les généraux algériens savent maintenant que le soutien israélien au Maroc rendra toute confrontation avec son voisin très coûteuse».

Par Amine El Kadiri
Le 11/12/2021 à 13h06