Dans une démarche sans précédent, le PAM annonce son intention de lancer un débat au Parlement sur la légalisation de la culture du kif en vue d'effacer le nom de ce plant de la liste des drogues. Akhbar Al Yaoum rapporte cette information dans son édition de ce lundi 2 décembre, indiquant qu'une journée d'étude sera organisée mercredi autour du thème "le rôle des utilisations positives du kif pour la création d'une économie alternative". Cette journée à laquelle doivent participer des experts nationaux et étrangers a été mise sur pied grâce à l'action d'un lobby d'associations basées dans les villes du nord sous l'appellation de "l'Alliance marocaine pour l'utilisation thérapeutique et industriel du kif". Et d'ajouter qu'il a été décidé "de tenir une série de rencontres avec des représentants de groupes parlementaires, y compris ceux du PJD et le PAM, en vue d'ouvrir un débat public sur la culture du kif".
"Cette initiative tend à mettre fin à cette hypocrisie des autorités qui tantôt adoptent un profil compréhensif à l'égard des cultivateurs de ces herbes et tantôt elles les répriment, sachant que 800.000 personnes vivant dans les villes du nord sont intéressées par cette culture". Akhbar Al Youm donne à cet égard la parole au député Mehdi Bensaïd, un des organisateurs PAMistes de cette journée d'étude. Il rappelle que le parti avait déjà pris "l'initiative de tenir cette journée, en 2009 et 2010, quand Fouad Ali El Himma dirigeait alors le parti". Et de préciser : "Notre groupe parlementaire a adressé des invitations à Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU, pour assister à cette journée d'étude, sachant que cette personnalité fait partie des partisans de l'utilisation thérapeutique de cette plante. Mais "ce dernier s'est excusé de ne pouvoir venir. Il a néanmoins proposé la participation de deux personnalités suisses pour rendre compte de l'usage thérapeutique de ce produit en médecine".
Un autre débat bienvenu
Récemment, Khadija Rouissi, députée du PAM, a évoqué auprès de Le360 l'utilité d'ouvrir ce débat qui ne peut qu'être utile pour le pays. "Si on légalise la culture du kif, son commerce deviendra plus transparent et plus organisé. La légalisation profitera à la médecine et aux paysans et, dans le sens inverse, le système légal pénalisera lourdement les lobbys de trafiquants de drogue. On ne verra plus de petits paysans devant les tribunaux tout simplement parce que chacun d'entre eux aura vendu quelques sacs de kif", a-t-elle souligné. Ce prochain débat serait utile. Il nous informera davantage des positions des uns et des autres sur la culture du kif. Un produit que certains médecins, outre-mer, préconisent à des patients atteints du cancer pour les aider à surmonter la douleur. Une drogue qui, consommée à tout-va, peut aussi créer des handicaps tant physiques que mentaux.