Crise au sein du Polisario: comment Brahim Ghali veut se débarrasser de "l'héritage" de Mohamed Abdelaziz

Brahim Ghali, patron du Polisario.

Brahim Ghali, patron du Polisario. . dr

Quatre mois après sa nomination, le tout nouveau chef du Polisario, Brahim Ghali, opère un "remaniement" au sein du front et de la "RASD", sur des bases tribales et au détriment des fidèles de Mohamed Abdelaziz qui ont été tout simplement écartés de la direction. Eclairage.

Le 20/09/2016 à 13h37

Remue-ménage ou rémue-méninges au sein de l'actuelle direction du Polisario? Le "remaniement" opéré par le tout nouveau chef du Polisario, pas plus tard qu'hier lundi 19 septembre, au sein du front et de la "RASD" fait déjà des "mécontens". Et pour cause, ce "remaniement" s'est fait au détriment des "fidèles" de Mohamed Abdelaziz et fait la part belle aux "faucons" du front, notamment ce dénommé Mohamed Lamine Bouhali (ex-"ministre de la Défense") qui, après avoir rejeté le "porteufeuille" qui lui a été proposé en décembre par feu Mohamed Abdelaziz, celui de "ministre du Peuplement des territoires libérés"!, se voit octroyer le poste de "ministre auprès de la présidence chargé "des réservistes"!

Autre "faucon" déclaré, le dénommé "Ham Salama", nommé "responsable du secrétariat chargé de l'organisation politique". Cette nomination, qui a aussi tout l'air d'une réhabilitation, intervient après une longue "hibernation" pour ce "dur" qui s'est illustré par son opposition farouche à la signature de l'accord du cessez-le-feu (15 octobre 1991).

Autre rebondissement dans la nouvelle composition de la direction du front et de la "RASD", l'entrée en scène de la fraction "Bouihate" (Rguibat) qui s'est fait remarquer anciennement par ses "intifada" à répétition contre la direction de Mohamed Abdelaziz. Pour s'assurer le "calme" de cette fraction "frondeuse", Brahim Ghali a nommé le dénommé "El Mostapha Mohamed Ali Sayed Bachir" au poste de "ministre de l'Intérieur"! Pour précision, Mohamed Ali Sayed Bachir est issu des "Rguibat" de la ville marocaine de Smara.

Autre "faucon", et pas des moindres: "Salem Sayed Brahim Lebsir" est nommé "ministre du Peuplement des territoires libérés", poste rejeté par Mohamed Lamine Bouhali, fervent partisan de la "reprise des armes" contre le Maroc!

Autres "icônes" de la ligne dure du Polisario, Abdou Cheïkh qui devient "wali" du camp de "Smara" et Zine Mohamed Sayed Ahmed (SG de l'Union de la jeunesse sahraouie, chargé de l'encadrement au sein de l'organisation politique du front Polisario).

Il va sans dire que la fraction dite "Fakhda", a contrario des "Bouihate", est sous-représentée dans la nouvelle composition du front et de la "RASD" et ce, après avoir occupé les hautes "fonctions" sous la mandature de Mohamed Abdelaziz décédé le 31 mai dernier. Cette sous-représentation passe mal pour cette fraction qui ne restera sans doute pas les bras croisés face à cette "discrimination tribale".

Et ce n'est pas tout! Ironie du sort, la famille du "martyr" Mohamed Abdelaziz, "priée" de plier bagages, envisagerait, d'après nos sources, d'émigrer vers l'Espagne! Un acte de mépris de la part d'Alger qui, en fait d'ingratitude, est passée championne. Brahim Ghali a tout intérêt à prendre les bons enseignements de cet acte qui met en évidence ce jeu de dés auquel continue de se livrer le voisin de l'est pour se servir et non "servir", comme il le prétend du haut de son hypocrisie, ce fameux "droit du peuple sahraoui à l'autodétermination".

Par Ziad Alami
Le 20/09/2016 à 13h37