Le président de la commune de Sidi Taïbi, au nord de Kénitra, vient d’être condamné à une peine de trois ans et demi de prison ferme. Son adjoint, chargé de l’urbanisme, a écopé de la même peine. D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans sa livraison du jeudi 9 février, les deux responsables communaux ont été condamnés par le tribunal de première instance de Kénitra pour corruption.
Ils ont également été condamnés à verser une amende d’un montant de 50.000 dirhams et un dirham symbolique à titre de dommage et intérêt au profit de la partie civile. Et ce n’est pas fini: les deux édiles locaux ont également été déchus de leurs droits civiques et frappés d’une inéligibilité pour une période de dix années, soit l’équivalent de deux mandats électoraux.
Avant le jugement, le président de la commune et son vice-président avaient déjà purgé une peine de prison de trois mois à titre préventif. Ils ont, en effet, comparu en détention provisoire. Selon le quotidien, les deux compères, le président de la commune qui appartient à l’Union marocaine pour la démocratie, UMD, et le vice-président, élu sous les couleurs du PAM, ont été enregistrés plus tôt alors qu’il recevaient un pot-de-vin de la part d’une personne qui voulait faire bénéficier sa femme d’un lot de terrain.
D’après le quotidien, les deux personnes sont apparues dans l’enregistrement vidéo en train de négocier leur « commission» pour faire en sorte que l’épouse de leur interlocuteur puisse bénéficier de ce lot de terrain, avec la promesse de régulariser ensuite sa situation foncière, ce qui correspond à un flagrant délit de corruption. Bien sûr, l’un des deux mis en cause, soit l’adjoint du président de la commune, a vainement tenté de se blanchir. A sa décharge, il a prétendu que la personne avec laquelle il négociait le montant du pot-de-vin était en réalité un client qui s’entraînait dans sa salle et avec lequel il était en train de marchander le prix du matériel de sport qu’il tentait de lui vendre.
Le vice-président de la commune a ainsi complètement nié avoir exigé une somme de 20.000 dirhams pour faire bénéficier l’épouse de cette personne, qui, d’après le quotidien, a fini par dénoncer cette tentative de corruption portant sur un programme de logements en cours dans la commune.
Quant au président de la commune, il a tout simplement affirmé qu’il n’était aucunement concerné par l’opération d’attribution des lots de terrain dans le cadre de ce programme de relogement des habitants de bidonvilles. De toutes les manières, affirme-t-il devant le juge, cette opération obéit à une procédure administrative très stricte.