Bien que la première mouture de la résolution du conseil de sécurité sur le Sahara ne soit pas complète, des fuites ont poussé le Polisario à devancer le vote de jeudi prochain pour critiquer «la façon dont l’ONU traite cette question». Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 25 octobre, que le Polisario accuse l’ONU de partialité. C’est ainsi que le «représentant» des séparatistes en Europe a demandé à l’ONU d’adopter une nouvelle approche sur le différend régional sur la Sahara.
Le jour où les États-Unis ont présenté le projet de résolution au conseil de sécurité, une rencontre a eu lieu entre l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, Staffan de Mistura, et la secrétaire d’État adjointe américaine, Wendy Sherman. Au cours de cet entretien, les deux diplomates ont mis l’accent sur «l’importance de l’élargissement et la participation de toutes les parties concernées pour parvenir à une solution durable du conflit autour du Sahara».
Selon les données disponibles, la première mouture de la résolution présentée par les États-Unis comporte 16 points dont deux ont vivement secoué l’Algérie et le Polisario. Le premier point concerne l’appel ferme à l’Algérie de participer au processus des tables rondes tandis que le deuxième traite de l’élargissement des parties prenantes à ces négociations.
Comme la question des tables rondes insiste sur la responsabilité de l’Algérie dans ce conflit, les médias à la botte de la junte militaire affichent un silence assourdissant sur ce sujet. Pourtant, l’Algérie est citée cinq fois dans le projet de résolution onusienne même si la diplomatie algérienne fait mine de ne pas s’y intéresser. Mais elle s’est empressée, toutefois, de mobiliser son lobby en Espagne et dans certains pays européens pour minimiser sa responsabilité dans ce différend régional.
Le quotidien Assabah souligne que malgré la propagande suspicieuse des médias du Polisario autour de la résolution onusienne, des fuites ont ébranlé la direction des séparatistes et le régime algérien. C’est ainsi que l’agence de presse algérienne s’est empressée de publier un entretien du soi-disant représentant du Polisario en Europe dans lequel il a déclaré, non sans amertume, que «le conflit du Sahara se trouve à un tournant historique qui fait de 2023 une année décisive pour l’avenir de la lutte de libération du peuple sahraoui». Preuve en est que les polisariens et leurs parrains algériens sont dépités par l’absence de mention à la guerre fictive contre le Maroc menée par des communiqués bidons.
Le deuxième point à effrayer le Polisario demeure le sujet évoqué lors de la rencontre qui a réuni la secrétaire d’État adjointe américaine et l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU. Les deux parties ont, en effet, examiné l’élargissement des négociations à d’autres parties concernées par ce différend régional. Dans ce contexte il faut rappeler les lettres adressées au conseil de sécurité par les organisations sahraouies qui s’opposent à la direction du Polisario. Il s’agit notamment du courant dissident «Khat Achahid» et du Mouvement sahraoui pour la paix ( MSP) qui se sont adressés à la communauté internationale pour exprimer leur soutien au plan d’autonomie marocain.