Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) considère que le progrès réalisé dans l’exécution des programmes d’aide sociale n’a pas été mené de pair avec le système de protection sociale. Tout en louant la création du Registre social unifié (RSU) en tant que base numérique de données sociales, le CESE estime que le système de protection sociale demeure insuffisant. Le Conseil fait référence à plusieurs rapports soulignant l’absence d’une vision stratégique globale du système, la faiblesse de la gouvernance et le manque de coordination entre les intervenants sur le terrain.
Par ailleurs, ajoute la même source, le ciblage des bénéficiaires de l’aide sociale doit faire l’objet d’un consensus qui tienne compte des modalités de ciblage, des conditions de l’octroi des programmes d’aide et de la nature de l’aide sociale qu’il faudrait fournir (aide financière, services ou les deux). Le CESE indique, par ailleurs, que les différents acteurs concernés par ce sujet estiment qu’il est devenu impératif aujourd’hui de «procéder à une réforme profonde du système de protection sociale en se basant sur une approche inclusive et participative dans le cadre d’une vision stratégique de protection plus ambitieuse pour la garantie de la protection sociale de la population et plus efficace dans le domaine de l’aide sociale».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 24 juin, qu’en abordant l’article 11 qui traite du «fichage numérique des familles bénéficiaires», le CESE a considéré que «cette mesure constituait l’un des objectifs essentiels du RSU. Il fallait donc que le projet de loi comporte les principaux facteurs relatifs au fichage numérique au lieu de renvoyer son examen à une loi organique».
Le CESE a par la suite appelé à l’ouverture d’un débat national sur la gestion de l’identité numérique, étant donné le caractère que revêtiront les données biométriques dans les différents textes juridiques qui seront adoptés dans l’avenir. Il est de même nécessaire de protéger les personnes lors du traitement des données personnelles et de renforcer le rôle de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), conclut le rapport du CESE.