Chambre des conseillers: fin à un contrat d’assurance controversé de 20 millions de dirhams

Mohamed Ould Errachid, membre du Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal (PI) et désormais président de la Chambre des conseillers.

Revue de presseMohamed Ould Rachid, président de la Chambre des conseillers, a décidé de mettre fin à un contrat d’assurance de 20 millions de dirhams, attribué dans des conditions controversées sous son prédécesseur, Enaam Mayara. Cette décision vise à rompre avec des pratiques de rente et à instaurer plus de transparence dans la gestion des marchés publics de la Chambre. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 28/09/2025 à 18h31

Mohamed Ould Rachid, président de la Chambre des conseillers, a décidé de rompre un contrat d’assurance jugé «réservataire» d’une valeur de près de 20 millions de dirhams, dont bénéficiait indirectement un conseiller parlementaire du Parti de l’Istiqlal. Ce dernier, en position de conflit d’intérêts, aurait obtenu l’affaire sous la présidence de son prédécesseur, Enaam Mayara, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 29 septembre.

D’après des sources concordantes citées par le quotidien, Ould Rachid a résilié le contrat conclu avec la compagnie d’assurance et annoncé le lancement d’un appel d’offres ouvert à toutes les sociétés du secteur, afin de garantir la transparence et la libre concurrence. Le président de la Chambre a également mis un terme à la collaboration avec une société de courtage en assurances, propriété du conseiller istiqlalien. Ce dernier aurait exercé de fortes pressions sur Mayara pour lui faire attribuer le marché, estimé à 20 millions de dirhams par an, à une compagnie partenaire, en échange d’une commission de 10%. Autrement dit, une rémunération annuelle de 2 millions de dirhams sur la transaction.

Dès son élection à la tête de la Chambre des conseillers, Mohamed Ould Rachid avait promis de mettre fin à ces contrats jugés opaques, conclus sous l’ère Mayara. Ce dernier avait validé une augmentation significative du montant de l’assurance, passant de 12 à 20 millions de dirhams annuels, à travers un contrat incluant l’assurance maladie du personnel, la couverture des véhicules et des conseillers parlementaires, mais aussi des extensions telles que l’assurance des murs et des équipements du bâtiment du Conseil.

Les sources indiquent que le conseiller istiqlalien, au cœur de cette affaire, aurait poussé Mayara à rompre les contrats précédents conclus avec deux compagnies d’assurance. Une décision prise dans un contexte de luttes internes au Parti de l’Istiqlal, à la veille de son dernier congrès. L’objectif pour Mayara était de s’assurer le soutien de la famille du conseiller, influente dans les équilibres électoraux au niveau des régions Fès-Meknès et Drâa-Tafilalet, écrit Al Akhbar.

L’arrivée de Nizar Baraka à la tête de l’Istiqlal et le remplacement de Mayara par Ould Rachid ont changé la donne. Ce dernier a affiché une volonté de rompre avec les «contrats de rente» au sein de la Chambre, allant jusqu’à renoncer lui-même aux indemnités et avantages liés à la présidence. Ould Rachid prévoit de lancer prochainement un appel d’offres public, ouvert à toutes les compagnies d’assurance, avec des critères de transparence et de rationalité budgétaire. Le processus devra être enclenché avant la fin de l’année, conformément aux délais légaux.

Les fonctionnaires de la Chambre espèrent que cette décision mettra fin aux difficultés rencontrées avec l’assureur actuel. Jusqu’ici, les dossiers médicaux étaient transférés du siège du Parlement, à Rabat, vers Meknès, où se trouve le bureau du conseiller-courtier, avant d’être redirigés vers le siège central de la compagnie à Casablanca. Un circuit lourd et chronophage, source de retards considérables dans le traitement des remboursements.

Par La Rédaction
Le 28/09/2025 à 18h31