Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a décidé de lutter contre la corruption électorale en recourant aux écoutes téléphoniques pour surveiller les grands électeurs et les candidats à l’élection à la chambre des conseillers, prévue pour le 5 octobre.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 1er octobre, que le département de l’Intérieur a suivi la procédure juridique pour pouvoir surveiller les conversations téléphoniques des candidats. Cette procédure vise à dissuader les grands électeurs de transformer cette élection en un marché de voix, surtout pour ceux qui n’ont pas pu rassembler les électeurs dans une alliance partisane. Selon certaines sources, le ministre Laftit a demandé aux walis et aux gouverneurs de solliciter l’aval du parquet général en cas de violation de la loi.
Il faut rappeler que le recours aux appels téléphoniques avait porté ses fruits lors des précédentes élections quand des candidats ont été arrêtés en flagrant délit et que les élections ont été annulées dans certaines circonscriptions. Les mêmes sources indiquent que les candidats qui ne font pas partie d’une alliance partisane vont chercher à influencer le «souk électoral» en exploitant des lacunes dans la loi. Certains n’hésiteront pas à «enfermer» les électeurs dans des fermes agricoles ou des villas isolées pour les contraindre à voter pour eux moyennant des contreparties.
Le quotidien Assabah rapporte que pour éviter d’être mis sur écoute, les candidats véreux ont déjà acheté des cartes Sim prépayées chez des vendeurs ambulants. Lors des précédentes échéances électorales, les fossoyeurs d’élections avaient utilisé des messages codés que les services de police n’avaient pas tardé à déchiffrer, faisant disqualifier leurs auteurs. Selon les mêmes sources, le ministère de l’Intérieur a donné des instructions aux moqaddems et aux chioukhs pour procéder à une surveillance sur le terrain et pour établir des rapports détaillés sur tout rassemblement suspect des grands électeurs.
Le ministère de l’Intérieur et la présidence du ministère public vont veiller, à travers les institutions sécuritaires et judiciaires, à traquer tout mouvement de fonds effectué par les courtiers des barons des élections. En parallèle, ces services vont traiter toutes les plaintes et essayer de différencier ce qui relève de la violation de la loi et ce qui s’avère de la malveillance dans le but d’entraver l’opération électorale.