Ces ministres qui ont hâte de quitter le gouvernement

Lors d'une réunion du Conseil de gouvernement.. DR

Revue de presseDe l’intérieur même du gouvernement, certains ministres appellent de tous leurs vœux à un rapide remaniement ministériel afin d’être libérés et vaquer à leurs affaires dans le secteur privé, qu’ils estiment mieux rémunérateur et moins stressant. Ce qui est certain, c’est que si remaniement il y a aura, les ministres de souveraineté resteront en place car leur rendement est jugé satisfaisant. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 28/05/2024 à 21h26

D’habitude, à chaque fois que la rumeur d’un remaniement ministériel circule, une grande appréhension est perceptible chez plusieurs membres du gouvernement qui craignent de figurer sur la liste des partants, ce qui est parfois synonyme de disgrâce.

Fait rarissime, certains membres de l’actuel gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch attendent avec impatience le prochain remaniement ministériel pour être libérés de leurs charges gouvernementales. Selon le quotidien Assabah, dans son édition du mercredi 29 mai, le désir de ces ministres de quitter le gouvernement se justifie par leur envie d’aller faire fructifier leurs affaires dans le secteur privé dont ils sont issus.

D’ailleurs, l’un de ces ministres a récemment déclaré, lors d’une intervention devant les Conseillers de la première Chambre, que les rémunérations qu’il touchait dans le secteur privé sont, et de loin, meilleures que celles que lui procure son mandat aléatoire de ministre. Mieux, dans le privé, ces ministres se disent à l’abri des critiques, mais aussi des atteintes à leur vie intime comme vient d’en être victime Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable.

Parmi ces ministres qui veulent quitter le bateau gouvernemental, Assabah cite Mohamed Abdeljalil, ministre les Transports et de la Logistique, dont le revenu dans le secteur privé était trois fois plus important que celui qu’il perçoit en tant que ministre.

Il en est de même pour Leila Benali, qui travaillait à l’étranger pour le compte du secteur privé international.

Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des finances, n’est pas en reste, car elle aussi vient du monde de l’entreprenariat où elle gagnait plus que son strapontin actuel et n’avait de comptes à rendre à personne, alors qu’elle a essuyé de vives critiques durant la période du Covid pour sa gestion du secteur du Tourisme, puis au ministère de l’Economie et des finances.

Sous le ton de l’ironie, Abdellatif Ouahbi, que d’aucuns donnaient comme partant au prochain remaniement ministériel, a reconnu devant les députés qu’en entrant au sein du gouvernement, il avait perdu les millions que lui rapportait son cabinet d’avocat.

A contrario, la continuité est assurée pour les ministres de souveraineté, estime Assabah, en cas de remaniement au sein du gouvernement, car ils ont donné de bons résultats dans la gestion des secteurs dont ils ont la charge.

C’est particulièrement le cas de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des marocains résidant à l’étranger, qui fait l’unanimité autour de lui quant à son efficacité dans la défense des intérêts supérieurs du royaume.

Il y a également Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale, rattaché directement au roi, chef suprême et chef d’état-major général des Forces armées royales (FAR). Loudiyi est surtout apprécié pour son rôle dans la gestion de la politique de défense nationale et le développement à l’international d’excellentes relations bilatérales dans ce domaine. Viennent ensuite Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, Fouzi Lekjaa, ministre chargé du Budget.

Assabah conclut que, selon des rumeurs insistantes dans les salons de Rabat, un remaniement ministériel est attendu bien avant le Conseil des ministres de juin ou juillet 2024, qui devrait examiner les grandes orientations du projet de loi de Finances 2025

Par Mohamed Deychillaoui
Le 28/05/2024 à 21h26