La réalisation du projet de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca, la plus grande du Royaume, n’a pas encore été officiellement lancée, avec une cérémonie de pose de la première pierre, mais sur le site, les travaux ont déjà débuté.
Le ministère de l’Équipement et de l’eau a, en effet, donné le coup d’envoi aux travaux d’aménagement des zones limitrophes de cette station, comme son programme le prévoir, sans que cela n’ait encore eu un caractère officiel, écrit Assabah de ce jeudi 28 mars 2024.
Citant un responsable du Conseil de la Ville de Casablanca, le quotidien confirme que les premiers travaux de ce chantier ont effectivement débuté, et le consortium des entreprises ayant remporté l’appel d’offre relatif à cette station commencent donc à concrétiser ce projet, situé dans la commune rurale d’El Mharza Sahel.
Selon cet interlocuteur interrogé par Assabah, un accord a été conclu entre le ministère de l’Équipement et de l’eau, maître d’ouvrage de ce projet, et les autorités de la région, pour le lancement de la réalisation des gros œuvres, afin de gagner du temps et de se conformer au calendrier initialement tracé.
Un projet d’autant plus crucial qu’actuellement, les ressources hydriques de la région sont soumises à une forte pression, et que la ville de Casablanca et l’ensemble de la région comptent sur la production de la nouvelle station pour atténuer l’impact du stress hydrique.
D’après ce même responsable communal, «des préparatifs avaient été lancés, en prévision d’une cérémonie de lancement des travaux par le Roi, au cours de sa visite dans la métropole, mais personne ne peut confirmer ce qu’il en est aujourd’hui».
Ce qui est sûr, insiste cette même source, c’est que les travaux de réalisation de ce projet, le plus important d’Afrique, ont effectivement débuté.
Ce projet est programmé dans le but d’atténuer la pression sur les ressources hydriques de la région, caractérisée par une expansion démographique continue, et dont le nombre d’habitants est actuellement proche de 7 millions.
Prévu sur une superficie de 50 hectares, rappelle le quotidien, ce projet devrait atteindre une capacité de dessalement d’eau de mer de près de 200 millions de mètres cubes par an, selon des estimations du ministère de l’Équipement et de l’eau. Cette capacité sera portée à 300 millions de mètres cubes à l’horizon 2030.
En tout, 250 millions de mètres cubes sont prévus pour alimenter en eau potable l’ensemble de la région, et 50 millions de mètres cube seront consacrés à l’irrigation des terres agricoles.
Cette station de dessalement d’eau de mer, dont la réalisation a été confiée, au terme d’un appel d’offres, à un consortium maroco-espagnol, a proposé un prix historique de 4,5 dirhams le mètre cube d’eau dessalée, alors que, par exemple, le coût du dessalement d’eau de mer à Agadir atteint 10 dirhams le mètre cube.
La station qui s’apprête à sortir de terre vise aussi à fournir un approvisionnement durable en eau potable à l’ensemble du Grand Casablanca, à la région de Berrechid-Settat et à la région d’El Jadida-Azemmour, mais également de combler le déficit hydrique enregistré dans le bassin de l’Oum Er-Rbia.
À terme, la plus grande station de dessalement d’eau de mer d’Afrique permettra de répondre aux besoins futurs en eau potable de cette région, en particulier dans le contexte de ressources en eau naturelles limitées et de l’aggravation du phénomène de la rareté des ressources hydriques, en raison de l’impact des changements climatiques.