C’est un héritage dont se serait bien passé le nouveau bureau du Conseil de la ville de Casablanca. La mairie de la métropole traîne derrière elle une dette de plus de 300 millions de dirhams qu’elle doit aux fonctionnaires des 16 communes de la ville, ainsi qu’à des fonctionnaires mis à la disposition d’autres entités. Il s’agit, précisément, d’arriérés que l’ancien maire et son équipe n’ont pas payé depuis 2017 et dont le montant a été transféré vers le financement de la quote-part de la mairie dans différents projets lancés dans le cadre du plan de développement de la métropole.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 29 octobre. Le quotidien explique que cette dette est constituée de montants qui devaient être versés à des milliers de fonctionnaires qui ont réussi leurs examens pour bénéficier de promotions. Ils ont, selon la même source, réussi à faire évoluer leurs échelles dans la fonction publique, sauf que les augmentations afférentes ont été transférées au budget destiné au financement de projets structurants.
Selon les données révélées par le quotidien, rien qu’en 2018, 5.800 cadres moyens de la fonction publique à Casablanca ont réussi leur passage à une échelle supérieure, sans pour autant toucher les revalorisations afférentes. Plus de 260 cadres supérieurs auraient du toucher 3.600 dirhams par mois depuis leur «promotion».
Toujours d’après Assabah, Nabila Rmili, nouvelle maire de Casablanca, vient d’être interpellée à ce sujet par le syndicat des employés du secteur de la propreté qui lui a rappelé l’importance stratégique de ce dossier. Elle a également été informée du dossier de plus de 1.200 fonctionnaires mis à disposition et dont la prime équivalente à leur mobilité n’a pas été versée depuis 2017. Pour rappel, son montant est de 2.000 dirhams par an et par personne.
Sur un autre registre, Assabah rapporte qu’il existe actuellement plus de 120 procédures ouvertes auprès de la justice par lesquelles des fonctionnaires attaquent la mairie pour des dossiers remontant à la période allant de 1991 à 2006. La plupart concernent des affaires d’arriérés non perçus.