Depuis plus d’une année, l’Algérie n’a cessé de mobiliser tous ses moyens diplomatiques et financiers en vue de la réalisation du seul objectif qui lui tenait vraiment à cœur. Celui de devenir membre du groupe des BRICS qui comprenait jusqu’ici le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud. Même si personne ne misait le moindre dinar sur une éventuelle admission aux BRICS d’un Etat de pacotille comme l’Algérie, l’annonce des six nouveaux Etats qui vont intégrer ce groupe est tombée comme un couperet pour le régime algérien, recalé.
Dans son édition du vendredi 25 août, le quotidien Assabah estime que cet échec est «une puissante gifle assenée à la diplomatie du régime des caporaux», et ce malgré les voyages de Tebboune en Russie puis en Chine et sa promesse de contribuer à hauteur d’un milliard et demi de dollars dans la banque des BRICS. La confiance placée dans l’Afrique du Sud, membre et hôte des BRICS, n’a été d’aucun apport pour le régime algérien. L’annonce, faite jeudi 24 août, par le président sud-africain des noms des six pays (Arabie Saoudite, Emirats, Egypte, Éthiopie, Argentine et Iran) admis à intégrer les BRICS est tombée comme «une foudre sur le régime algérien», écrit Assabah.
Cet échec est d’autant plus humiliant que le régime algérien a misé sur le lobbying de l’Afrique du sud, et érigé l’entrée au sein du groupe des BRICS en carte politique de premier ordre qui lui aurait permis, croit-il, de mettre fin à son isolement international et à la contestation populaire latente.
Questionnée par Assabah, le politologue Mohamed Bouden, directeur du Centre Atlas pour l’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, a déclaré que la non-admission de l’Algérie aux BRICS est un échec cinglant au vu de la campagne initiée par Tebboune lors de ses visites en Chine et en Russie, sans oublier ses fausses certitudes déclinées lors de ses bavardages devant la presse locale.
Bouden estime que l’Algérie ne répond pas aux critères pour intégrer les BRICS, alors que son tissu économique est exsangue, rentier et non diversifié, sans oublier que l’Algérie entretient de mauvaises relations avec certains membres des BRICS. D’ailleurs, ces derniers, à part l’immensité relative du territoire algérien, n’ont vu aucune valeur ajoutée qu’aurait pu apporter ce pays aux BRICS.
Bouden ajoute que cet échec est une bonne leçon pour l’Algérie qui a perdu le peu de crédibilité dont elle disposait à l’international et qui doit tirer les conclusions qui s’imposent quant à la mauvaise image qu’elle renvoie, celle d’un pays qui crée l’inimité et l’instabilité dans son environnement régional immédiat.