Depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine, c’est la panique sur les marchés internationaux, et les craintes concernant la disponibilité de certaines denrées et matières premières deviennent plus fortes. Le blé n’y échappe pas, au point que dans plusieurs pays, la question des réserves disponibles est posée avec insistance. Qu’en est-il du Maroc?
Dans son édition du vendredi 11 mars, Al Akhbar rapporte que d’après des sources au sein de l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), le royaume disposerait actuellement en stock de l’équivalent de cinq mois de consommation de blé. Ces réserves sont constituées en partie de la production nationale qui avait profité l’année dernière d’une bonne campagne agricole.
D’après les mêmes sources, les tensions sur le marché des céréales deviennent de plus en plus importantes, au fur et à mesure que le conflit entre la Russie et l’Ukraine se poursuit. Dans ce contexte, les cours du blé ont dépassé la barre des 450 dollars la tonne, poussant ainsi les professionnels à chercher à renforcer leurs stocks. C’est le cas aussi au Maroc, à en croire Al Akhbar, où l’Etat a mis en place certains encouragements comme la suppression des taxes douanières.
Sur un autre registre, la publication donne la parole au président de la Fédération nationale de la minoterie, Abdelkader El Alaoui, qui explique que le Maroc importait généralement 600.000 tonnes environ de blé depuis l’Ukraine chaque année.
Pour compenser cette quantité, il a désormais recours aux marchés brésilien, argentin et français. D’après une autre source professionnelle, l’un des principaux enjeux auxquels fait face aujourd’hui le Maroc est de préserver sa part sur les marchés mondiaux, sachant que des contrats à terme ont été conclus pour des livraisons prévues en juillet et août prochains.
Pour rappel, l’importation de blé au Maroc se fait exclusivement via le secteur privé et l’Etat n’intervient pas directement comme acheteur. En revanche, le gouvernement peut mettre en place des mesures d’incitation ou de dissuasion pour réguler ces importations afin de favoriser la production locale.
Pour ce qui est du stockage, rapporte Al Akhbar, les capacités disponibles permettent de constituer des réserves de 46 millions quintaux, sachant que des incitations à l’investissement dans de nouvelles infrastructures ont été mises en place.