Blanchiment d’argent: le gouvernement enquête sur 5.000 affaires douteuses

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Revue de presseLe président de l’Autorité nationale du renseignement financier a présenté son rapport annuel au titre de l’année 2022 au chef du gouvernement. Les déclarations de soupçon de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme ont augmenté de 52,77% par rapport à 2021. Cet article est une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 05/04/2024 à 20h42

Le rapport annuel de l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) au titre de l’année 2022, présenté au chef du gouvernement Aziz Akhannouch par son président Jawhar Nfissi, révèle une hausse des déclarations de soupçon de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.

L’ANRF a, en effet, reçu plus de 5.000 déclarations de soupçon, dont 54 ont été transmises aux parquets compétents pour poursuivre en justice les personnes impliquées dans ces crimes, rapporte Al Akhbar du week-end (6 et 7 avril).

Le rapport souligne que les renseignements parvenus à l’ANRF sont enrichis par des données supplémentaires émanant des personnes assujetties et des partenaires nationaux et internationaux. Ces dossiers sont transmis aux procureurs du Roi près des tribunaux de première instance de Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech quand il s’agit d’actes soupçonnés d’être liés au blanchiment de capitaux ou de crimes sous-jacents. En revanche, ils sont déférés devant le procureur général du Roi près la cour d’appel de Rabat quand il s’agit d’actes soupçonnés d’être liés au financement du terrorisme.

Au cours de l’année 2022, l’ANRF a transmis aux magistrats des villes précitées 54 dossiers disposant de suffisamment de preuves. Ces données montrent que le nombre de dossiers transmis à la justice a augmenté de 25,58% par rapport à l’année 2021. Les dossiers concernant les actes de falsification de relevés bancaires ou de moyens de paiement représentent 50% des affaires transmises à la justice. Le rapport indique que l’ANRF a reçu 5.208 déclarations de soupçon en 2022, soit une hausse de 52,77% par rapport à 2021. Parmi ces déclarations, 5.171 sont liées aux crimes de blanchiment de capitaux et 37 au financement du terrorisme.

Il s’avère que le secteur bancaire, relaie Al Akhbar, représente à lui seul 34% des déclarations de soupçons émises en 2022. Les établissements de paiement (services de paiement et transfert de fonds) occupent la deuxième place avec 29% du total des déclarations parvenues l’ANRF. S’agissant de l’échange de renseignements avec les partenaires nationaux, l’ANRF a reçu 40 communications spontanées, enregistrant ainsi une hausse de 81,81% par rapport à 2021. Le rapport souligne, par ailleurs, que la présidence du ministère public, le ministère des Affaires étrangères et l’Office des changes, se sont accaparés l’essentiel des communications spontanées durant la période 2018-2022 avec respectivement 32%, 24 % et 23%.

Par Hassan Benadad
Le 05/04/2024 à 20h42