Benkirane: «Akhannouch est un homme bien éduqué», mais sans «gabarit politique»

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Revue de presseKiosque360. Les sorties médiatiques de l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, se font de plus en plus régulières et rapprochées. Ses adversaires du PJD et du RNI ont eu droit à leur lot de déclarations au vitriol. La presse de ce mercredi en fait ses choux gras.

Le 23/01/2019 à 08h09

Lundi dernier, dans une nouvelle sortie devant la jeunesse du Parti de la justice et du développement (PJD), largement relayée sur les réseaux sociaux grâce à son support préféré, à savoir la page Facebook de son chauffeur particulier, Abdelilah Benkirane a redit tout le mal qu’il rumine à l’égard de ses adversaires politiques. Qu’ils soient au sein même de son propre parti ou des dirigeants du Rassemblement national des indépendants (RNI).

Sous le sur-titre «Benkirane attaque Akhannouch», le quotidien Al Massae du mercredi 23 janvier enchaîne avec un gros titre en darija où Benkirane apostrophe le patron du RNI: «Tu n’as pas le gabarit d'un politique et ceux qui t’ont boycotté sont aussi capables de te faire sauter». L’ancien secrétaire général du PJD a ainsi expliqué à ses interlocuteurs du jour que le chef de file du RNI fait du «bricolage» car il est entré en «politique par le biais de sa fortune» et «gère son parti comme une entreprise». Benkirane affirme même qu’il a conseillé à Akhannouch de quitter la politique, car un «homme bien éduqué et poli» comme lui ne peut pas réussir en politique. Une façon pour Benkirane de répondre au dirigeant du RNI, Mustapha Baitas, qui vient d’affirmer que le PJD et le PAM, les deux premiers partis du pays, ont échoué, et que le RNI est la seule alternative pour prendre les rênes du gouvernement.

Pour sa part, le quotidien Assabah, sous le titre «Benkirane menace des scinder son parti», revient sur les propos du dirigeant islamiste quant à son refus catégorique de l’instauration d’une monarchie parlementaire au Maroc. Il s’est ainsi attaqué à ceux qu’il a appelés les «extrémistes» au sein de son parti, leur demandant de quitter le parti, ou de laisser partir ceux qui défendent à ses côtés le principe d’un «roi qui règne et qui gouverne». Il qualifiera également d’extrémistes ceux qui, au sein du PJD et du MUR, ont tenté d’excommunier Amina Maelainine à cause de ses photos parisiennes, chignon au vent devant le Moulin rouge. Pour Benkirane, la barbe pour l’homme et le hijab pour la femme ne font ni de bons musulmans ni de bons PJDistes.

Al Ahdath Al Maghribia, qui titre «Les divagations de Benkirane», s’est concentré sur ce qu’il appelle les «contradictions» de l’ancien patron du PJD. La première contradiction serait que «le PJD a un référentiel religieux» et, donc, Benkirane est mal placé pour parler de «liberté individuelle» au profit de Maelainine. Autre contradiction relevée contre Benkirane: il affirme sur tous les toits qu’il est dans le besoin alors qu’il reconnaît, en même temps, détenir pas moins de quatre comptes bancaires. Une contradiction tempérée par Al Ahdath lui-même, qui ajoute que le solde total de tous ses comptes réunis n’atteint pas 10.000 dirhams.

Enfin, le quotidien Al Akhbar, sous le titre «Voici comment Benkirane compte faire chuter le gouvernement El Othmani et ouvrir la voie à des élections anticipées», rapporte que l’ancien chef du gouvernement a lancé un défi aux adversaires du parti de la Lampe: «Organisons des élections anticipées demain, et vous allez vous reposer et laisser tranquille le PJD».

Le quotidien évoque aussi la pension de Benkirane, affirmant que celui-ci a reconnu que le roi Mohammed VI lui avait attribué cette mensualité, après avoir appris qu’il cherchait un nouveau boulot (agent de sécurité, précise Benkirane) pour subvenir aux besoins familiaux.

Revenant sur les attaques virulente de Benky contre ses adversaires, Al Akhbar ajoute qu’elles ont débordé les frontières du Maroc pour viser l’ancien chef de la police émiratie Sahi Halfane, qualifié d’antimarocain et de «porte-malheur», au même titre que l’ancien dirigeant du Fath, le Palestinien Mohamed Dahlan, traité de «salaud».

Par Mohamed Deychillaoui
Le 23/01/2019 à 08h09