Le gouvernement est déterminé, quoi qu’il arrive, à concrétiser la totalité de son programme. Rien ne peut l’en empêcher, même pas la hausse à l’international des prix des matières premières et des produits de consommation de base. C’est une affirmation de Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, dans le cadre d’une interview publiée par le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 5 et 6 mars.
Dans cet entretien, le ministre est revenu sur plusieurs problématiques et questions brûlantes. Il a d’abord évoqué la cabale qui a pris pour cible, sur les réseaux sociaux, le chef du gouvernement. Pas moins de 1500 comptes ont ainsi été créés ex nihilo pour alimenter cette campagne. Des mains invisibles ont été derrière cette machination, ou du moins y ont joué un rôle capital, affirme le ministre, tout en promettant de tout révéler sur cette campagne le moment venu. Il a néanmoins tenu à souligner que cette cabale n’a rien à voir avec la concurrence saine entre les acteurs politiques. Ce qui n’a pas empêché, note-t-il, certains politiciens de surfer sur cette vague.
Mustapha Baitas, qui est également membre du bureau politique du RNI, n’a pas manqué de démonter l’appel lancé par Abdelilah Benkirane, patron du PJD, pour l’organisation des élections anticipées dans un an. Il affirme ne pas comprendre comment certains politiciens peuvent encore penser de cette manière, alors que le choix démocratique est consacré par la Constitution depuis 2011. Que fait-on des voix de 2,2 millions de Marocains qui ont voté pour le RNI et des 5 millions qui ont voté pour la majorité? lance-t-il. Ce sont des Marocains qui se sont rendus aux urnes et ont exprimé leur choix pour la majorité actuellement aux commandes. Et c’est un choix que nous devons respecter, dit-il.
Interrogé sur les rapports avec l’opposition et surtout le retrait de plusieurs textes du circuit législatif, Baitas, qui est aussi chargé des relations avec le Parlement, a souligné que pour le cas du projet de code pénal, il faut mettre fin à un amalgame créé autour de ce texte. Il ne s’agit pas d’un projet de loi incriminant l’enrichissement illicite, martèle-il. Cette question fait l’objet d’un seul article. Et en retirant ce texte du Parlement, le gouvernement ne cherche pas à encourager la corruption, la prévarication et le détournement des deniers publics. Loin de là. D’ailleurs, il y a des institutions pour lutter contre ce fléau, comme l’Instance nationale de la probité ou encore la Cour des comptes et les chambres chargées des crimes financiers dans les tribunaux du Royaume.
Pour ce qui est des rapports avec l’opposition, le ministre a souligné que le gouvernement a tenu trois réunions pour examiner les propositions de loi déposées notamment par les partis de l’opposition. Il a donné son avis positif à plusieurs de ces textes. Et si on lui reproche de ne pas avoir interagi avec les premiers textes déposés par l’opposition, c’est parce que ces derniers visaient des personnes, les dirigeants des partis de la majorité en l’occurrence, précise-il, et il est connu que le Parlement légifère pour l’intérêt public et non pas pour, ou contre, des personnes.
Dans cette interview, le ministre a également expliqué pourquoi certains syndicats, notamment l’UNTM, qui est le bras syndical du PJD, ont été éjectés du Conseil économique social et environnemental. C’est tout simplement, explique-t-il, parce qu’ils n’ont pas atteint le seuil de représentativité qui est fixé par la loi à 6% des sièges lors des dernières élections. Naturellement, le ministre a évoqué la situation actuelle dominée par le renchérissement des prix des produits de consommation. Citant les chiffres du HCP, il a relevé que tout ce qui est produit localement n’a pas connu de hausse de prix.
En revanche, les produits importés ont été impactés par l’augmentation des cours au niveau international. Et cela touche tous les pays et pas uniquement le Maroc.