Du rififi au sein du parti Authenticité et modernité (PAM). Ce week-end à Marrakech, la formation du tracteur, auréolée de sa première participation au gouvernement depuis sa création en 2009, organisait une session extraordinaire de son Conseil national. Près de 20 mois après le quatrième congrès du parti, marqué par l'élection du nouveau secrétaire général Abdellatif Ouahbi, les membres du Conseil national devaient élire (enfin) le bureau politique du PAM.
Une élection qui n’a pas fait que des heureux, à en croire le quotidien Assabah. Dans sa livraison du 30 novembre, le quotidien rapporte que des membres du Conseil national du parti, non-représentés dans la nouvelle direction, ont contesté son élection. Certains sont même allés jusqu’à mener une nouvelle fronde contre le secrétaire général du parti, Abdellatif Ouahbi, avec l’ambition de le renverser avant la tenue du prochain congrès prévu dans deux ans.
Parmi les frondeurs, Noureddine Bidi, député et membre du Conseil national du PAM. Lors de cette session extraordinaire, l’élu a livré une bataille contre ce qu’il appelle "la démocratie des applaudissements". Le parlementaire a exhorté Abdellatif Ouahbi d’arrêter de choisir les mêmes personnes pour représenter le parti aussi bien en interne qu’au sein des organes parlementaires.
"C’est honteux que notre parti soit entre les mains d’un groupe qui contrôle tous les postes et toutes les positions", fustige Noureddine Bidi, en annonçant qu’il jouera désormais le rôle de l’opposition au sein même du PAM. "Dès aujourd’hui, je ne me tairais plus. Je ferai désormais de l’opposition jusqu’à ce que je garantisse ma présence dans les instances décisionnelles du parti, comme d’autres l’ont fait auparavant", poursuit-il, remonté.
Toujours selon Assabah, Noureddine Bidi n’était pas le seul à contester les nouveaux membres du bureau politique du PAM. Les membres du Conseil national issus de la région Fès-Meknès partageaient sa colère, d’autant plus qu’elle est la seule région qui brille par son absence dans la nouvelle direction du parti. De quoi pousser le député Aziz Lebbar à contester avec fureur cette élection.
La colère de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, elle, a été apaisée lorsqu’on a promis au conseiller Cheikh Ahmadou Dabda une place au sein de la direction, via le mécanisme prévu dans les statuts du parti, permettant au secrétaire général de nommer quatre personnes au sein du bureau politique.