Ce jeudi 21 janvier, le chef du Polisario est sorti de sa longue hibernation pour présider un prétendu Conseil des ministres. Pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes, les dirigeants du Polisario étaient en fait réunis pour discuter du partage de «l’enveloppe» que leur accorde le régime algérien, dans le sillage de la loi de finances récemment signée, au pied levé, par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Pour faire main basse sur cette enveloppe, comme d’habitude, les dirigeants du Polisario ont cette fois-ci trouvé une autre parade. Ils ont expliqué que tous moyens matériels doivent être mis «au service des priorités de la lutte armée et en synergie avec l’intensification de l’action au front militaire».
Selon l’APS, qui a rapporté le communiqué sanctionnant la réunion des dirigeants du Polisario, «l’accent a été mis également sur l’intensification de la lutte sur le front externe et de l’Intifada dans les villes occupées, pour suivre l’effort militaire».
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Quel effort militaire? Il faut dire que la pandémie du Covid-19, tout comme elle a donné un sursis au régime algérien face à la pression de la rue (hirak), a également permis au Polisario de boucler militairement les camps de Lahamada et de masquer momentanément ses déboires successifs sur le terrain diplomatique.
Après son «expulsion» implicite par l’Union africaine qui s’est clairement dessaisie du dossier du Sahara, mais aussi la gifle assenée par le Conseil de sécurité de l’ONU qui ne cesse de réitérer son soutien à une solution pragmatique et réaliste (la solution d’autonomie sous souveraineté marocaine), le Polisario n’a trouvé d’autre parade que de brandir à chaque échec la menace de reprise de la guerre. Une menace qu’il n’a jamais réussi à mettre à exécution jusqu’à ce jour, à part ce communiqué martial quotidien qui tombe à chaque fin de journée, et qui parle d’attaques et autres combats qui n’existent que dans l’imaginaire de ceux qui les ont créés.
En effet, depuis maintenant 70 jours, et suite au coup fatal qui lui a été assené par les FAR, le 13 novembre dernier, le Polisario, qui n’a plus la moindre capacité de nuisance à la frontière du Sahara atlantique entre le Maroc et la Mauritanie, se retrouve coincé dans l’extrême sud-est algérien.
Même le couloir du Sahara qu’empruntaient les milices du Polisario pour se rendre jusqu’aux environs d’El Guerguerat dans l’extrême sud du Maroc est devenu une zone interdite depuis qu’il a été quadrillé, à l’ouest par le mur de défense marocain, et à l’est par la nouvelle «Zone de défense sensible» instaurée récemment par l’armée mauritanienne en vue d’empêcher toute infiltration du Polisario.
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C’est dire que les attaques dont parle quotidiennement le Polisario sont devenues la risée de l’opinion publique et des médias du monde entier.
Mardi dernier, l’Algérie a tenté de donner un semblant de crédit à cette guerre fictive qu’elle a imposée au Polisario, en invitant une vingtaine de médias internationaux à une visioconférence avec deux dirigeants du Polisario. Profitant du fait qu’une visite de terrain est impossible dans les conditions sanitaires actuelles, le dirigeant du Polisario «Sidi Oukal a passé en revue le bilan des opérations militaires contre l'armée marocaine, qui s'élève à 510 offensives, soit 8 opérations par jour, promettant d'ouvrir le front aux journalistes afin de couvrir les faits de la guerre», rapporte l’APS, ce 21 janvier.
Pour rappel, seule la télévision publique algérienne a couvert jusqu’ici, même si c’est une seule fois, ces «faits de la guerre» imaginaire.
Devant sa débandade sur le terrain, le Polisario cherche aujourd’hui à porter la guerre dans les villes des provinces du sud. Il espère sans doute trouver dans les séparatistes de l’intérieur de bien meilleurs soldats que ceux de l’armée du Polisario, qui brillent uniquement dans le domaine des fake news. Ce front que veut ouvrir le Polisario coïncide avec la nomination d’un nouveau patron du renseignement extérieur algérien, Noureddine Makri, présenté comme un spécialiste du Sahara atlantique.