La reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara a été le coup de grâce pour les séparatistes du Polisario et leur mentor, l’Algérie. L’année 2020 aura été ainsi déterminante pour la question du Sahara et beaucoup d’Etats pourraient avancer dans les pas des Etats-Unis, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans un dossier consacré à ce sujet dans son édition du 15 au 17 janvier.
Pendant ce temps, souligne le quotidien, l’Algérie et le Polisario enchaînent les revers diplomatiques et les déceptions sur le plan international. L’un des premiers vient du politologue espagnol, Pedro Ignacio Altamirano, président du Groupe international de soutien aux Sahraouis. Il s’est adressé aux dirigeants du Polisario dans des propos très sévères les sommant de mettre fin à leurs provocations militaires. Il a, de même, accusé la direction du Polisario de sacrifier des «jeunes Sahraouis innocents » pour s’enrichir et vivre aisément, tout en soulignant que la seule solution à la question du Sahara est l’autonomie sous souveraineté marocaine.
La défaite électorale du sénateur James Einhoff, ancien président de la commission de la défense et fervent défenseur des thèses de l’Algérie et des séparatistes, a également été un coup dur pour ces derniers, note le quotidien. Le dernier fait d’armes de cet ancien porte-voix de l’Algérie et du Polisario au sénat américain est d’avoir agi à contre-courant, condamnant l’intervention marocaine à El Guerguerate pour nettoyer le passage frontalier et permettre la reprise du commerce international. Acte salué d’ailleurs par la communauté internationale.
Au cœur du Parlement européen, poursuit le quotidien, l’eurodéputée française Dominique Bilde vient de dénoncer encore une fois le détournement des aides alimentaires destinées aux populations des camps de Tindouf. Cette aide est détournée pour constituer des fortunes personnelles et pour maintenir un arsenal militaire, a-t-elle souligné. Ces détournements s’appuient notamment sur la surévaluation du nombre de réfugiés présents dans les camps contrôlés par le Polisario à Tindouf, en Algérie.
Par ailleurs, note Al Ahdath Al Maghrebia, l’Alliance internationale pour la défense des Droits et des Libertés (AIDL) a épinglé le front Polisario pour l’enrôlement des enfants-soldats issus des camps de Tindouf. Réagissant à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant des enfants armés et vêtus de treillis soumis à des entraînements militaires dans les camps de Tindouf, l’ONG française a fermement condamné.
Toujours en Europe, où le Polisario compte beaucoup d’appuis, ses réseaux de soutien s’effondrent comme un château de cartes. Ainsi, le 15 décembre, Joachim Schuster, le président de l’intergroupe parlementaire «Paix pour le peuple sahraoui» au Parlement de l’Union européenne, a annoncé sa décision de quitter la direction du groupe parlementaire. Pour lui, le but de ce groupe était d’encourager l’Union européenne à développer une approche plus active et constructive du conflit. Mais les conditions de ces objectifs ont considérablement changé avec la fin du cessez-le-feu décrétée par le Polisario.
Plus encore, l'ambassadeur de l'Allemagne à Rabat, Götz Schmidt-Bremme, vient d’affirmer que la proposition d'autonomie présentée par le Maroc reste la «solution la plus réaliste» au différend autour du Sahara marocain, faisant observer que le Polisario se trouve aujourd'hui dans une situation difficile.
En Espagne, la décision, il y a quelque temps, de la Cour suprême relative à «l’interdiction de l’utilisation de drapeaux, fanions ou symboles non officiels à l’intérieur comme à l’extérieur des édifices publics», résonne encore dans tous les esprits. Il faut dire, souligne le quotidien, que depuis la nomination du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, la marge de manœuvre du Polisario s’est nettement réduite dans ce pays.
Les séparatistes ne peuvent plus, non plus, compter sur la neutralité bienveillante de la Mauritanie, relève le quotidien. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Ould El Ghezouani, le voisin du Sud a décidé d’adopter une neutralité plus stricte. L’accueil positif de l’intervention du Maroc pour libérer le passage d’El Guerguerate ou encore la récente décision de déclarer certaines zones dans le nord du pays comme zone militaire sensible ont déçu le Polisario et l’Algérie.