L’objectif ultime est d’aider les protagonistes libyens à parvenir à une solution politique à leurs différends et permettre ainsi à la Libye de sortir du chaos dans lequel ce pays maghrébin est engouffré depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
En effet, le Royaume a de tout temps été et demeure une terre d'accueil, d'hospitalité, d'ouverture, de tolérance et de promotion de la culture de paix.
Faut-il rappeler à ce propos que le Royaume avait abrité, en 2015 à Skhirat, des négociations de paix qui ont abouti à la formation du gouvernement de l'Entente nationale et du Conseil Suprême de l'État. L’Accord de réconciliation nationale avait, en effet, été signé au Maroc par les protagonistes libyens sous les présidences du Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Libye et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Leon Bernardino, et du ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération à cette époque, Salaheddine Mezouar. Un accord historique qualifié par le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU de "testament de l'engagement résolu du Maroc à trouver une solution à la crise libyenne".
C’est donc dans le sillage de l'engagement du Royaume du Maroc envers ses frères libyens, sous la conduite éclairée et les hautes instructions du roi Mohammed VI que les délégations du Haut Conseil d'État libyen et du Parlement de Tobrouk se retrouvent cette fois-ci à Bouznika pour un dialogue politique mené des jours durant de façon "positive et constructive" comme il s’en est félicité le représentant du Haut Conseil d'Etat libyen, Mohamed Khalifa Najm.
"Le dialogue politique entre les deux délégations se déroule de manière positive et constructive (…). Les deux parties ont abouti à des compromis importants qui incluent l'établissement de normes claires tendant à éradiquer la corruption et la dilapidation des fonds publics et à mettre fin à l'état de division institutionnelle", a-t-il souligné en substance lors d’une déclaration à la presse.
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C’est que dès le début des pourparlers de Bouznika, le Maroc a donné le ton et montré la voie. Par la voix du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, le Royaume a insisté sur le fait que la solution à la crise libyenne repose sur trois principes fondamentaux, à savoir le patriotisme libyen, la conviction que la solution ne peut être que politique et la confiance à l'égard des capacités du Haut Conseil d'État libyen et de la Chambre des représentants libyenne, en tant qu’institutions légitimes, de surmonter les épreuves et d'engager en toute responsabilité un dialogue dans l'intérêt du pays.
En signe de reconnaissance de cet engagement et de ces efforts louables, les délégations libyennes n’ont pas manqué de saluer la volonté sincère et le souci du Maroc de créer le climat fraternel approprié aidant à trouver une solution à la crise libyenne.
Persévérant sur cette voie réconciliatrice et toujours fidèle à ses promesses, le Royaume du Maroc a appelé, mercredi au Caire, à orienter les efforts arabes vers le soutien d'une solution politique à la crise libyenne au détriment de l'option militaire.
Intervenant lors des travaux de la 154e session du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères, M. Bourita a souligné la nécessité d'œuvrer pour parvenir à une solution à cette crise et contribuer à favoriser un cadre neutre pour un dialogue inter-libyen garantissant le maintien de la cohésion nationale, l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la Libye sur l'ensemble de ses territoires.
De l’avis de nombreux pays et d’analystes, le dialogue libyen initié par Rabat vient encore une fois attester du rôle avant-gardiste du Maroc sous la sage conduite du souverain dans la résolution des crises inter-arabes et la défense des intérêts de la Oumma arabe. Un rôle constructif et primordial qui a d’ailleurs suscité l’admiration de plusieurs pays influents et du peuple libyen frère qui a pris conscience que ces efforts peuvent désormais permettre à la Libye de retrouver la place qui lui échoit dans le concert des Nations.
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C’est le cas notamment de l’Union européenne, de la Turquie et de plusieurs pays arabes qui ont mis en avant "la valeur positive" du dialogue inter-libyen lancé à l’initiative du Maroc pour parvenir à une solution pacifique à la crise en Libye.
"L'Espagne reconnaît la valeur positive de ces dynamiques, telle que la rencontre entre les représentants du Parlement et du Haut Conseil d'État au Maroc, qui contribuent à renforcer le dialogue politique et la réconciliation nationale entre les différentes parties libyennes", a déclaré à la MAP le Bureau d’information diplomatique relevant du ministère espagnol des Affaires étrangères.
Idem pour le président du groupe d’amitié parlementaire polono-marocain à la Chambre basse du Parlement, Tomasz Kostus, qui a souligné que les efforts de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour mettre fin à la crise libyenne sont "inestimables et hautement salués par l’Union européenne".
Un point de vue que partage l'expert italien Marco Baratto qui soutient que les efforts déployés par le roi Mohammed VI pour venir en aide au peuple frère de la Libye s'inscrivent dans le cadre d'une politique plus large de solidarité envers tout le Maghreb.
Il va sans dire que le dialogue inter-libyen qui s’est déroulé en terre marocaine constitue indubitablement une nouvelle victoire diplomatique pour le Royaume et un sérieux camouflet pour certains détracteurs et comploteurs qui devraient vite se raviser, au regard des développements dans la région.