Ils étaient nombreux à attendre que le roi se prononce sur les derniers événements d’Al Hoceima. C'est fait.
Le seul passage dans lequel le souverain a cité cette ville, c’est lorsqu’il a évoqué le rôle des forces de l’ordre dans la gestion de certaines situations que les politiques, les administrations publiques, ou autres ont causées. Pire, certains responsables ont amplifié la crise en jouant à la politique de la chaise vide.
Face à l'absence des élus locaux, les forces de l'ordre ont occupé le terrain pour imposer le respect des lois et l'autorité de l'Etat. Certains observateurs ont alors avancé la thèse de l'«approche sécuritaire» au Maroc et l'ont critiquée. «Leur vision donne l’impression que le Maroc est assis sur un volcan, et qu’à chaque foyer, à chaque citoyen correspondait un policier qui surveille», a souligné le roi Mohammed VI.
En fait, ce qu’il faut retenir de cette «approche», c’est que devant le vide «regrettable et dangereux» que les politiques ont laissé avec leur manière de gérer les choses, les forces publiques ont en fait assumé leur responsabilité «avec courage, patience, retenue et ont fait preuve d’un grand respect de la loi», affirme le souverain. Leur objectif était sans conteste la préservation de la sécurité et la stabilité. Le chef de l'Etat a ainsi rendu hommage aux éléments des forces de l’ordre qui ont tout fait pour garantir la sécurité des citoyens et des biens même lorsque certaines manifestations ont dégénéré.
Certains n’ont eu de cesse de colporter des allégations selon lesquelles il existerait deux courants au sommet du pouvoir, l’un radical, et l’autre modéré, quant à l’attitude à adopter face aux événements d’Al Hoceima. «Cette allégation est totalement fausse», a précisé le souverain dans son discours.
Certains se servent de ces thèses comme d'un fonds de commerce, mais la vérité est que «pour garantir la sécurité des citoyens et préserver leurs biens, il y a une seule ligne à appliquer: la loi; un engagement ferme à respecter: les institutions», rappelle le roi. C’est ce qu’ont fait les forces de l’ordre tout au long des événements d’Al Hoceima.
Il s’est par la suite interrogé: «Est-ce donc l’appareil sécuritaire qui gère les affaires du pays? Est-ce lui qui contrôle les ministres et les responsables? C’est peut-être lui aussi qui fixe les prix».
Pour le souverain, la réalité est que les forces de l’ordre consentent d’énormes sacrifices, travaillent jour et nuit, souvent dans des conditions difficiles, pour remplir le devoir qui leur incombe. Celui d’assurer la sécurité et la stabilité du pays et veiller sur la tranquillité, la quiétude et la sûreté des citoyens.
«A cet égard, les Marocains ont le droit, et même le devoir, d’être fiers de leur appareil sécuritaire», a-t-il souligné.
Ce qu’il faut retenir de cet hommage royal aux efforts et sacrifices des forces de l’ordre dans la gestion des événements d’Al Hoceima, est que celles-ci sont là pour résoudre les problèmes sécuritaires et non pas pour en créer. Et qu’au final, elles ne font que gérer des crises que les responsables de la chose publique ont provoquées.