Il fallait s’y attendre. Certaines régions du pays connaissent actuellement un déficit inédit en eau, à cause de la grave sécheresse de cette année. La ville d’Agadir n’est pas épargnée, avec une situation hydrique de plus en plus critique.
Dans son édition du lundi 1er août, Al Akhbar écrit que ce déficit en eau dans la capitale du Souss atteint désormais des seuils extrêmement élevés, ce qui a poussé les autorités de la ville à tenir, la semaine dernière, une réunion d’urgence pour prendre les mesures qui s’imposent. Etaient réunis autour de la même table, selon les sources du journal, le Wali de la région, des présidents d’organes élus, des directeurs de services, ainsi que plusieurs parties prenantes externes. Objectif: étudier les mesures à prendre pour faire face à cette situation de plus en plus problématique.
D’après le quotidien, le déficit en eau à Agadir Ida-Outanane atteint actuellement les 88%, un niveau jamais atteint par le passé. Pire encore, ce chiffre augure de plusieurs années à venir où la pression sur l’eau sera terrible et laisse présager des catastrophes humaines et agricoles dans la région. C’est pourquoi les autorités s’activent pour tenter de mettre en place, en urgence, un plan d’action susceptible de faire face à cette situation inédite. Ceci est d’autant plus justifié que même les réserves disponibles dans les barrages alimentant la région sont à des seuils critiques, puisqu'ils ne dépassent pas les 13%.
Toujours d’après Al Akhbar, le Wali de la région a exposé devant les participants à cette réunion d'urgence une série de mesures recommandées par le gouvernement afin de préserver ce qui peut l’être en eau. Il a également appelé à de vastes campagnes de sensibilisation afin de pousser vers une consommation raisonnée de cette ressource vitale.
Le journal souligne que la région d’Agadir est alimentée par huit barrages dont les réserves sont toutes très faibles. Le barrage Ibn Tachfine par exemple, l'un des plus importants, ne dispose actuellement que de 298,2 millions de m3 de réserves en eau, soit un taux de remplissage de 15,6% alors qu’il était, à la même période de l’année dernière, à 23%. Le même constat est fait au niveau du barrage Abdelmoumen qui, avec 198,4 millions de m3 de réserves, affiche un taux de remplissage d'à peine 1,3% contre 12,3 l’année dernière. Même s’ils affichent des taux de remplissage plus élevés que les deux premiers, les autres barrages ne disposent en réalité que de faibles capacités qui ne leur permettent pas de combler le déficit enregistré. De quoi présager des temps durs pour les prochaines semaines et les prochains mois, dans une région où l’eau sert aussi au secteur agricole qui constitue l'une des locomotives du développement socio-économique d’Agadir.