Les confrontations tribales entre Ouled Moussa et Bouihat à Tindouf se sont étendues aux sièges administratifs et à certains magasins appartenant à des dirigeants des deux tribus. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 7 mars, que les milices de Brahim Ghali ont échoué à maitriser la colère des manifestants qui ont brûlé le siège de la police dans le camp de «Smara» et ses annexes à «Oussard».
La situation s’est envenimée davantage quand des dirigeants influents ont rejoint et soutenu ces protestations. Lesquelles manifestations ont sabordé plusieurs cérémonies qui devaient avoir lieu à l’occasion de l’anniversaire de la république fantoche en présence d’invités étrangers.
C’est ainsi que des jeunes de la tribu d’Ouled Moussa ont attaqué et brûlé le chapiteau réservé à l’accueil de ces invités étrangers dans le camp de «Smara». Désemparés par l’ampleur de cette révolte, les dirigeants du Polisario ont été contraints exfiltrer, en catastrophe, leurs invités pour les transporter dans un lieu plus sécurisé au centre de Tindouf. Face à cette situation incontrôlable, le Polisario a demandé des renforts au Général algérien Mustapha Ismaili pour assurer la protection des étrangers et apaiser cette situation de crise. Ainsi, des forces spéciales algériennes ont été dépêchées sur les lieux pour mettre fin au conflit qui oppose les plus grandes tribus dans le camps de Tindouf.
Le quotidien Assabah rapporte que le cercle des protestations a commencé à s’élargir après que la tribu des Rguibat Souad a rejoint Ouled Moussa dans leur guerre contre Bouihat. L’arrivée d’un convoi de militaires algériens aux abords des camps de «Haouza» et «Jdiria» n’a fait qu’irriter les belligérants qui ont refusé de négocier avec eux et ont fini par les pousser à quitter les lieux. Les soldats algériens se sont, alors, dirigés vers les environs du camps de «Smara» où les confrontations tribales ont repris de plus bel tout près du siège de la police. Les forces spéciales algériennes s’y sont introduites pour essayer de mettre fin aux affrontements en tirant en l’air des balles réelles. Mais, cette intervention a échoué et plusieurs policiers du Polisario et des soldats algériens ont été blessés et contraints de quitter le camps avant d’y revenir tôt le matin pour procéder à des arrestations.
Face à la gravité de la situation dans les camps de Tindouf, le Polisario a appelé les chioukhs des tribus en conflit à tenir des rencontres de réconciliation qui n’ont pas abouti. Le plafond de leurs revendications respectives a été placé très haut menaçant ainsi l’existence de Rabouni (QG du polisario) qui est basé essentiellement sur des consensus tribaux.
C’est ainsi que les membres des Bouihat Rguibat continuent à réclamer justice en réhabilitant leurs dirigeants et en appelant Brahim Ghali à cesser de soutenir leurs adversaires des Ouled Moussa. De leur côté, ces derniers réclament la protection de leurs enfants qui exercent dans la direction des séparatistes et appellent leurs cousins dans les services de sécurité d’arrêter de travailler jusqu’à nouvel ordre. Un appel qui a été assez suivi à tel point qu’il a mis dans l’embarras la direction de Rabouni et notamment le cercle rapproché du chef des séparatistes, Brahim Ghali.