Le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM) n’
échappe pas à la colère des milieux politiques, suite à sa déclaration polémique au sujet du manque de confiance des Marocains dans les partis. Plusieurs d'entre eux sont donc montés au créneau pour dénoncer les propos d’Abdellatif Jouahri lors de la conférence de presse ayant suivi le dernier Conseil de la banque centrale.
Dans son édition du lundi 28 juin, Al Ahdath al Maghribia écrit qu’à l’instar du RNI, l’USFP dénonce également, à son tour, la déclaration d’Abdellatif Jouahri. Dans cette dernière, celui-ci affirmait, pour rappel, que les Marocains ne faisaient plus confiance aux partis politiques, car beaucoup de promesses leur sont faites, sans que les résultats ne se ressentent sur le terrain. Mais, ce que les partis politiques n’ont particulièrement pas apprécié, c’est que le gouverneur parle en utilisant l’expression «Bakour et Zaâtar
».
Le Wali de Bank Al-Maghrib s’est, certes, rapidement rendu compte de la bourde et a immédiatement retiré ces propos. Cependant, le mal était déjà fait et il n’en fallait pas plus pour faire sortir certains partis politiques de leurs gonds, surtout en cette période pré-électorale.
Après le RNI, donc, qui avait déjà réagi à ces propos, c’est désormais l’USFP qui diffuse un communiqué pour rappeler à l’ordre le Wali de BAM. Selon Al Ahdath al Maghribia, le parti de la Rose considère que Jouahri a usé d’un discours abaissant et populiste, loin de la retenue et la réserve qui s’imposent aux représentants d’une institution comme la Banque centrale. L’USFP déplore également qu’Abdellatif Jouahri ait
utilisé la tribune que lui offre Bank Al-Maghrib pour s’attaquer aux partis politiques, qui étaient pourtant derrière la création de cet établissement.
Le parti dirigé par Driss Lachgar va encore plus loin, en faisant le lien entre cette sortie déplacée du Wali et un «courant» qui aurait existé au Maroc et dont le but principal était de «combattre» les partis politiques et d’entraver la démocratie dans le pays. Il profite également de l’occasion pour rappeler que les attentes placées en Bank Al-Maghrib ne sont certes pas ce genre de sorties médiatiques, mais plutôt une contribution à l’atteinte des objectifs que se fixe le pays.
Ces attentes, selon l’USFP, consistent aussi à apporter des propositions de réponses à des problématiques structurelles qui se posent au Maroc. Comme le rappelle la publication, la réaction de l’USFP s’ajoute à celle du RNI, qui avait relevé au lendemain de la sortie polémique d’Abdellatif Jouahri une «grave dérive» de la part du patron d’une «institution crédible».
Il avait, en outre, considéré que ces déclarations étaient loin des missions de l’institution de Bank Al-Maghrib et du devoir de réserve qui encadre le travail et les missions de son président. Et, comme l’USFP, le parti de la Colombe a lui aussi jugé que de telles déclarations avaient un effet négatif et direct sur la confiance en les partis politiques. Elles risquent de renforcer, selon la même source, l’abstention lors des prochaines échéances électorales.