L’opposition parlementaire a connu une fracture sans précèdent dans l’histoire de l’action politique au Maroc à cause de la position ambiguë des dirigeants du PJD (opposition) envers le gouvernement d’Akhannouch. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 20 avril, que le patron du PJD, Abdelilah Benkirane, a suscité l’ire de ses pairs dans l’opposition avec ses déclarations incompréhensibles sur l’action gouvernementale ainsi que ses attaques contre l’USFP.
Les dirigeants de l’opposition ont été agacés par les propos tenus par Benkirane dans les meetings demandant à la direction de son parti de ne pas s’empresser à critiquer le gouvernement. Bien plus, il a appelé ses «frères» à considérer la guerre russo-ukrainienne et les fluctuations des prix mondiaux comme étant la cause principale dans la hausse des produits de consommation sur le marché national. Une position très modérée qui contraste avec les contenus des communiqués du secrétariat général du PJD qui attaquent, de temps à autre, le gouvernement.
Assabah rapporte que certains dirigeants de l’opposition ont, énergiquement, riposté quand Benkirane a déclaré, à maintes reprises, que son parti refuse de participer au «chœur de l’opposition» qui use de n’importe quoi pour s’attaquer au gouvernement. Les dirigeants du PJD ont considéré ces propos comme un mépris pour les autres composantes de l’opposition et un parasitage de la coordination parlementaire ainsi qu’un coup à la crédibilité de l’action institutionnelle. Le dirigeant du PPS, Rachid Hamouni, a vivement critiqué les propos du leader des islamistes.
Il a fait savoir à Abdallah Bouanou, le chef du groupe parlementaire du PJD, que les propos de Benkirane suscitent plusieurs interrogations et ont un impact négatif sur l’action de l’opposition. De son côté, le patron de l’USFP, Driss Lachgar, a demandé aux membres de son groupe parlementaire de rompre toute relation avec leurs collègues du PJD après les multilples critiques proférées par Benkirane à l’encontre de son parti. L’opposition du patron des islamistes, ajoute-t-il, est populiste et puise dans le lexique de l’insulte et la diffamation tout en considérant que les PJDistes ont toujours raison.