À l’ONU, le Sahara n’est plus une «affaire»

Au Conseil de sécurité de l'ONU, à New York.

Revue de presseLa situation stagne, et le Polisario, qui rejette les résolutions du Conseil de sécurité, se retrouve pris dans une guerre imaginaire dont le secrétaire général de l’ONU vient de démentir l’existence. Pendant ce temps, le Maroc continue de développer ses trois régions sahariennes. Une chronique parue dans Al Ahdath Al Maghribia, dont voici quelques extraits.

Le 15/10/2023 à 20h31

Aujourd’hui, et plus que jamais, les négociations s’imposent avec insistance comme l’unique moyen d’aboutir à une solution au différend autour du Sahara marocain.

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a insisté en personne sur ce point dans son dernier rapport sur le Sahara, qu’il vient de soumettre au Conseil de sécurité, écrit Al Ahdath Al Maghribia dans une chronique publiée ce lundi 16 octobre.

Dans son rapport, Antonio Guterres évoque la situation au Sahara, ainsi que dans les camps de Tindouf, explique le quotidien, mais ce «document n’apporte rien de nouveau», constate le chroniqueur, car la situation n’a presque pas évolué, à cause notamment «de l’entêtement de la partie algérienne et polisarienne» qui, elles, ne souhaitent manifestement pas qu’une solution soit trouvée à ce différend.

D’ailleurs, le secrétaire général de l’ONU a fait part de ce constat au cours d’une rencontre récemment organisée en France.

Selon le chroniqueur, depuis l’opération d’assainissement et de sécurisation du passage d’El Guergarate, menée par les FAR en novembre 2020, le Polisario a décidé d’interrompre l’accord de cessez-le-feu.

Depuis, le Front ne cesse d’alimenter une certaine propagande sur une hypothétique reprise des hostilités, et même un éventuel conflit armé qui ferait rage dans la région.

Au même moment, dans son rapport dernièrement remis au Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU dément cette guerre imaginaire, et remet donc en cause les milliers de communiqués de l’Algérie et du Polisario qui y font référence.

Ce que le rapport d’Antonio Guterres relève, en revanche, ce sont les obstacles faits à l’accomplissement de la mission de la Minurso, imposés par le Polisario. Le secrétaire général de l’ONU évoque des restrictions imposées aux mouvements du personnel de la mission onusienne, qui les ont empêchés de maintenir la chaîne d’approvisionnement et les emplacements de leurs équipes à l’est du dispositif de sécurité.

En mars dernier, rappelle le chroniqueur d’Al Ahdath Al Maghribia, qui reprend à cet égard ce rapport du secrétaire général de l’ONU, une vingtaine de membres de la milice du Polisario ont entravé le passage d’un convoi de ravitaillement de la Minurso dans la région d’Amherz.

Il s’agit là d’une des nombreuses violations commises par les séparatistes, qui continuent à faire obstacle au développement positif du dossier et à son règlement politique.

Le rapport du secrétaire général, poursuit le quotidien, s’est également arrêté sur la situation humanitaire catastrophique dans les camps de Tindouf.

Une situation déjà très difficile, qui a davantage empiré ces dernières années, surtout depuis la pandémie du Covid-19, ainsi que les conséquences de la guerre russo-ukrainienne, qui a eu pour effets une hausse considérable des prix.

Citant ce rapport onusien, le quotidien évoque des pénuries d’eau potable, de nourriture, de soins… Qui laissent présager le drame humanitaire qui prévaut dans les camps.

Le rapport, qui sera soumis au vote des membres du Conseil de sécurité dans les jours qui suivent, devrait être suivi de l’adoption d’une nouvelle résolution, qui devrait proroger d’une année supplémentaire le mandat de la Minurso.

Pendant ce temps, la situation sur le terrain reste inchangée, et le Polisario, qui se soustrait désormais aux résolutions du Conseil de sécurité, s’enlise dans une guerre imaginaire qui n’existe que dans ses communiqués, alors que le Maroc se trouve bel et bien dans son Sahara, qu’il continue de développer.

Par Amyne Asmlal
Le 15/10/2023 à 20h31