À Khémisset, Akhannouch s'engage pour le renforcement de l’utilisation de l’amazigh dans l’administration

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. . DR

En présence de plusieurs ministres, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé, ce mardi 10 janvier 2023 à Khémisset, une cérémonie de lancement du projet lié au renforcement et à l’élargissement de l’utilisation de la langue amazighe au sein des administrations publiques.

Le 10/01/2023 à 20h14

Cet évènement a été marqué par la signature de quatre conventions de coopération entre la ministre de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Ghita Mezzour, et les ministres de l’Education nationale, Chakib Benmoussa, de la Justice, Abdellatif Ouahbi, de la Santé, Khalid Aït Taleb, et de la Culture, Mehdi Bensaïd.

La signature de ces quatre conventions à Khémisset a une symbolique particulière. Dotée d’une population majoritairement amazighe, la ville est bâtie au pied de la chaîne montagneuse du Moyen-Atlas.

Et comme l’a affirmé le chef du gouvernement, ce projet intervient quelques jours avant la célébration de la nouvelle année amazighe 2973.

Ghita Mezzour, cheville ouvrière de ce chantier, lui a répondu qu’elle était originaire de cette ville où elle avait passée une partie de son enfance et de sa scolarité.

Dans une allocution, le chef du gouvernement a rappelé le discours fondateur du roi Mohammed VI prononcé en 2001 à Ajdir (près d’Ifrane) où le souverain avait appelé à la nécessité de promouvoir l’amazigh, une langue devenue officielle au même titre que l’arabe dans la Constitution de 2011.

«C’est une volonté royale», a martelé Aziz Akhannouch, avant de souligner l’apport de son gouvernement pour dynamiser cette langue après huit ans de «gel», faisant allusion aux deux derniers mandats des islamistes à la tête de l’exécutif. «Mon gouvernement a injecté dans le Fonds de soutien à l’amazigh des enveloppes de 200 millions de dirhams en 2021, de 300 millions de dirhams en 2022 et nous prévoyons d’augmenter ce fonds d’un milliard de dirhams à court terme», a-t-il déclaré, avant d’exprimer «la fierté de l’exécutif de participer à la promotion de cette langue».

Et d'ajouter qu'outre «son intégration dans les administrations et sa contribution dans le secteur culturel, elle est appelée à s’intégrer davantage dans la vie socio-économique du pays».

De son côté, Ghita Mezzour a indiqué avoir mis à la disposition des administrations publiques quelque 460 agents chargés de l’accueil et de l’orientation du public amazigh vers les services arabophones ainsi que le recrutement récent d’environ 60 autres agents chargés de la même tâche.

La ministre de la Transition numérique a aussi évoqué la mise en place du projet des plaques de signalisation écrites en amazigh dans un grand nombre de ministères et d’établissements publics. Et d'annoncer avoir convenu avec le ministère de l’Education nationale de la création d’une plateforme pour l’apprentissage de l’amazigh.

Ses deux collègues de la Santé, Khalid Aït Taleb, et de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mehdi Bensaïd, ont également abordé une série de projets tendant à faciliter l’usage de la langue amazighe dans leurs départements respectifs.

Pour sa part, le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, a fait état des efforts de son département dans la vulgarisation de l’amazigh, indiquant qu’il y a environ 400 enseignants de cette langue. Il a également ajouté que 600.000 élèves ont bénéficié jusqu’ici de cours fournis en amazigh. «Nous comptons généraliser dans un court terme l’enseignement de l’amazigh dans le cycle primaire», a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a mis en exergue le projet de traduction et d’interprétariat (langues amazighe et arabe) dans les tribunaux.

Il a annoncé par ailleurs que le groupe parlementaire de l’Istiqlal à la Chambre des représentants a transmis une proposition de loi visant à inclure la langue amazighe comme seconde option de choix, au côté de la langue arabe, pour les candidats désireux d’obtenir la nationalité marocaine.

«Désormais, tout candidat à la nationalité marocaine doit parler arabe ou amazigh. Avant, il n’existait que l’option de la maîtrise de l’arabe pour obtenir la nationalité marocaine», a expliqué le ministre de la Justice.

Le 10/01/2023 à 20h14