1er Mai: que va proposer le gouvernement pour les salariés et les fonctionnaires?

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales mensuelles à la Chambre des représentants, le 18 avril 2022 à Rabat.

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales mensuelles à la Chambre des représentants, le 18 avril 2022 à Rabat. . DR

Revue de presseKiosque360. Les syndicats s’attendent à la signature d’un nouveau pacte social. Le gouvernement propose la mise en place d’une charte nationale du dialogue social. Les travailleurs, eux, espèrent beaucoup de l’État social. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 24/04/2022 à 20h26

Le chef du gouvernement avait soutenu il y a quelques jours, devant le Parlement, que l’Exécutif était déterminé à transformer le dialogue social en espace de co-construction de solutions, notamment dans des circonstances exceptionnelles. Aziz Akhannouch, tout en confirmant la poursuite des rencontres du dialogue social entre les trois partenaires sociaux, a également appelé à réfléchir sérieusement à l’institutionnaliser. Et cela, tout en commençant par mettre en place une «charte nationale du dialogue social» dont les termes seront opposables et contraignants pour les trois partenaires, le gouvernement, les syndicats et la CGEM.

Selon le quotidien Al Akhbar qui aborde ce sujet dans son édition du lundi 25 avril, alors que les syndicats s’attendent à la signature d’un nouveau pacte social, le gouvernement va plus loin en proposant un cadre plus vaste, soit une charte nationale. Les trois partenaires sociaux pourront ainsi discuter régulièrement des questions prioritaires qui intéressent les représentants des travailleurs, que ce soit dans le secteur privé ou public, en plus, bien sûr, des représentants du Patronat. Aziz Akhannouch estime, en ce sens, que jeter les bases d’un véritable dialogue social entre le gouvernement et les partenaires sociaux est le moyen le plus sûr pour améliorer le climat social et économique, trouver des solutions innovantes, ainsi qu’un règlement équilibré entre les parties intervenantes.

Le chef du gouvernement a d'ailleurs précisé que ce dialogue devrait répondre à une logique de coopération et de complémentarité entre tous les acteurs. Les trois acteurs sociaux doivent ainsi agir main dans la main, tout en respectant les rôles constitutionnels de chacun. C’est une démarche qui a été hautement saluée par le milieu syndical. Ainsi, reprenant les propos de Miloudi Moukharek, secrétaire général de l’UMT, le quotidien souligne toutefois que l’institutionnalisation du dialogue social n’aura aucun sens si ce processus ne permet pas l’amélioration de la situation sociale des travailleurs et le relèvement de leur niveau de vie. Cela dit, le patron de l’UMT estime que cette institutionnalisation devrait consister en la mise en place d’une haute commission de dialogue social et de négociation tripartite qui sera présidée par le chef du gouvernement.

Cette commission sera composée, en plus du chef du gouvernement, des secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs et du président de la CGEM et se réunira deux fois par an. La première réunion se tiendra en septembre/octobre et aura pour agenda le débat des grandes orientations du projet de loi de Finances au titre de l’exercice suivant et la deuxième en mars/avril pour le suivi et l’évaluation du dialogue social. C’est également à cette haute commission que reviendra de superviser les rounds du dialogue social. Elle définira, ainsi, les points à l’ordre du jour et à la fin des rounds de négociation dont elle établira les conclusions. Ses membres parapheront le PV qui en découlera et fera office d’un pacte social tripartite.

Pour l’heure, souligne le quotidien, au-delà de ce travail de remise sur les rails du dialogue social après deux décennies de surplace, les trois partenaires sociaux tenteront d’abord de répondre à la conjoncture économique et sociale difficile que traverse actuellement notre pays. A terme, les instruments mis en place dans le cadre de l’institutionnalisation du dialogue social serviront de plateforme pour débattre les questions profondes de réforme sociale.

Par Amyne Asmlal
Le 24/04/2022 à 20h26