Vidéo. Israël: échec du gouvernement à faire voter une mesure controversée sur la citoyenneté

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett (à gauche) fait une déclaration alors que la ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked (à droite) regarde la Knesset (le Parlement), à Jérusalem, le 5 juillet 2021.

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett (à gauche) fait une déclaration alors que la ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked (à droite) regarde la Knesset (le Parlement), à Jérusalem, le 5 juillet 2021. . Menahem KAHANA / AFP

Le 06/07/2021 à 06h22

VidéoLe gouvernement israélien n'a pas réussi ce mardi 6 juillet à faire passer une mesure controversée interdisant l'octroi de la citoyenneté aux conjoints palestiniens d'Arabes israéliens, que le Premier ministre Naftali Bennett souhaitait voir renouvelée.

Les députés de la Knesset (Parlement) ont voté ce mardi matin, sans qu'aucun camp n'obtienne de majorité, 59 élus ayant voté en faveur de la prolongation de cette disposition, contre 59 opposants.

Les Palestiniens ayant épousé des Arabes israéliens pourront maintenant demander la nationalité israélienne.

Depuis sa première adoption en juillet 2003 pendant la deuxième Intifada (soulèvement palestinien), cette mesure dite de "la citoyenneté" a été sans cesse renouvelée par la Knesset. Les autorités ont avancé des justifications sécuritaires.

Cette année, la mesure est portée par la ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked, issue du nouveau gouvernement israélien qui a écarté du pouvoir mi-juin l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu après douze ans de règne ininterrompu.

Cette alliance hétéroclite, qui va de la droite à la gauche, en passant par l'appui d'un parti arabe, est composée de 61 députés et menée par le nouveau Premier ministre Naftali Bennett.

Naftali Bennett et la majorité de ses alliés au gouvernement souhaitaient que la mesure soit reconduite mais il fallait pour cela une majorité de 61 députés sur les 120 que compte le Parlement.

Or, la coalition était divisée à son sujet: deux partis (Meretz, extrême-gauche et Raam, islamiste) de l'alliance avaient indiqué qu'ils voteraient contre une disposition considérée comme discriminatoire envers la minorité arabe d'Israël (20% de la population).

Pour que la loi passe, Naftali Bennett devait donc obtenir les voix de groupes opposés au gouvernement, dont le Likoud de son ancien allié Benjamin Netanyahu.

Bien que favorables à cette proposition, les députés de droite de l'opposition ont voté contre cette mesure pour ne pas offrir un filet de sauvetage à la coalition.

"L'opposition a mis en péril directement la sécurité d'Israël", a dénoncé le parti Yamina de Naftali Bennett dans un communiqué après le vote.

"Il y a des choses avec lesquelles on ne joue pas. La sécurité de l'Etat est une ligne rouge, et l'Etat a besoin de contrôler qui entre et qui obtient la citoyenneté", avait affirmé le Premier ministre Naftali Bennett, lundi soir.

De nombreuses demandes d'obtention de la citoyenneté israélienne émanent des conjoints palestiniens d'Arabes israéliens, originaires de Cisjordanie -territoire occupé par Israël depuis 1967- ou de la bande de Gaza, une enclave surpeuplée au sud d'Israël.

La loi autorise des demandes d'appels pour des raisons humanitaires, pour des couples avec enfants, pour des raisons de santé et d'autres cas particuliers.

Le 06/07/2021 à 06h22