Vent de panique à Alger suite aux accords signés entre le Maroc et les Émirats arabes unis

Le roi Mohammed VI accueilli officiellement par le président émirati Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, le 4 décembre 2023 à Abou Dhabi.

La visite fructueuse que vient d’effectuer le roi Mohammed VI aux Émirats arabes unis a été scrutée avec un intérêt particulier à Alger, plus que nulle part ailleurs. Quasiment tous les médias locaux ont été mobilisés pour la dénigrer. Cette nouvelle ruée de la meute médiatique sur les affaires du Maroc est révélatrice d’une seule chose, à savoir que cette visite royale, réussie dans son fond comme dans sa forme, a soulevé un vent de panique sans précédent au sein de la junte algérienne.

Le 06/12/2023 à 18h45

Quand la horde des médias algériens se met à quatre pattes pour aborder simultanément le même sujet ayant trait au Maroc, avec quasiment les mêmes insanités sous forme d’articles de presse, il faut y déceler immédiatement un ordre de la junte militaire au pouvoir et ses relais gouvernementaux en vue de nuire, en vain, au Royaume.

Il faut dire que le faste de l’accueil, à la hauteur de son illustre hôte, que le président émirati Mohammed Ben Zayed Al Nahyane a réservé au roi Mohammed VI a réveillé une jalousie noire chez le régime algérien, qui n’a rien trouvé d’autre que se déchaîner dans une nouvelle folie anti-marocaine en vue de minimiser le succès éclatant de cet accueil grandiose et ses résultats fructueux. Toutes les visites effectuées par Abdelmadjid Tebboune à l’étranger, mises bout à bout, sont une goutte d’eau face à cet océan d’égards avec lesquels le roi Mohammed VI a été accueilli à Abou Dhabi.

Qu’ils soient publics ou privés, francophones ou arabophones, écrits ou électroniques, les médias algériens ont déversé leur fiel sur le contenu de la douzaine d’accords bilatéraux de grande envergure couvrant de nombreux domaines socio-économiques et financiers, signés lundi dernier à Abou Dhabi, sous la supervision du roi Mohammed VI et du président Mohammed Ben Zayed. Chaque média s’est vu confier la mission de s’attaquer à des points précis de ces accords: gazoduc Maroc-Nigeria, investissements au Sahara atlantique, ports, TGV, et prétendu ciblage de l’Algérie par deux pays ayant normalisé leurs relations avec Israël.

Non content que ces accords couvrent le financement du futur mégaprojet du gazoduc Maroc-Nigeria, le média algérien Awrass se plaint que «le roi du Maroc a signé un accord avec les Émirats arabes unis en vue d’écarter l’Algérie d’un projet économique majeur», un projet que l’Algérie tente par tous les moyens d’accaparer, non pas parce qu’elle a besoin de gaz, mais juste pour priver le Maroc d’énergie, comme elle l’a déjà fait en fermant le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) en novembre 2021.

L’Algérie avance ainsi qu’elle va réaliser le gazoduc Nigeria-Algérie en seulement 4 ans avec une enveloppe de 13 milliards de dollars entièrement à ses frais, arguant que le tracé du gazoduc entre le Maroc et le Nigeria, reliant 14 pays, nécessite 20 ans pour sa construction et un investissement de 25 milliards de dollars.

Le site électronique Algérie Patriotique, appartenant au général Khaled Nezzar, qui est poursuivi par la justice suisse pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, s’offusque, quant à lui, de ce qu’il appelle la «complicité» entre Rabat et Abou Dhabi, se plaignant ainsi que dans le cadre de sa reconnaissance de la marocanité du Sahara, la partie émiratie a fait la part belle à d’importants investissements infrastructurels à Dakhla. Ce média estime que ces investissements constituent un complot émirati visant l’Algérie, donnant pour preuves les articles de presse parus précédemment dans le journal El Khabar et faisant état d’un ciblage de l’Algérie par les Émirats arabes unis, Israël, le Maroc et la Libye du général Khalifa Haftar.

Dans le même ordre d’idées, El Watan voit d’un mauvais œil les investissements émiratis au Sahara marocain, criant à une hostilité envers l’Algérie, dont le régime ne cesse pourtant d’affirmer qu’il n’est pas partie prenante au conflit du Sahara qu’il a créé et qu’il maintient en vie sous perfusion. «Les Émirats arabes unis appuient les visées expansionnistes du Makhzen: Abou Dhabi affiche son hostilité à l’égard de l’Algérie», titre le journal, soulignant que les accords maroco-émiratis concernent en premier le Sahara, «soulevant des interrogations sur les intentions cachées derrière cette collaboration». Et de conclure qu’il «semblerait que l’axe Rabat-Abou Dhabi-Tel Aviv se précise, dans la mesure où ces deux pays ont conclu des accords leur permettant de normaliser leurs relations avec Israël, un axe qui est clairement hostile» envers l’Algérie.

Le site La Patrie News verse dans le même raisonnement abscons en écrivant que les accords maroco-émiratis ont été signés sur le dos des Palestiniens! Rien que ça.

Dans cet acharnement médiatique contre les accords maroco-émiratis, El Khabar a voulu frapper fort en ornant sa Une de ce titre qui en dit long sur la frustration et la panique suscitées par les accords historiques entre Rabat et Abou Dhabi: «Amir Al Mouminine vend son pays et sa population à l’entité sioniste». À court d’arguments, ce journal assimile les Émirats arabes unis à Israël. À travers des balivernes de bas étage, il affirme que le Mossad israélien était présent à la signature de ces accords, qui viendraient à la rescousse d’un Maroc «au bord de l’asphyxie», car il traverserait une «situation sociale, politique et économique dangereuse» et serait même en «état d’urgence».

Dans les faits, les cris de rage des médias algériens traduisent la panique qui s’est emparée du régime. Avec les accords historiques entre le Souverain et le président des Émirats, le Maroc a trouvé sous une forme créative et inédite les ressources pour financer les grands chantiers structurants qui vont changer la face du pays et creuser l’écart avec le voisin oriental, dit pays pétrolier et gazier et souffrant paradoxalement d’un sous-développement qui n’épargne aucun domaine. Le train marocain poursuit son itinéraire vers le progrès et sa vitesse est irrattrapable pour l’Algérie.

Par Mohammed Ould Boah
Le 06/12/2023 à 18h45