Les ambassadeurs des 27 États membres de l’UE ont approuvé jeudi un nouveau paquet «substantiel» de sanctions contre la Russie, a annoncé la présidence belge du Conseil de l’Union européenne. C’est le 14ème ensemble de sanctions instauré par l’Union européenne contre Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine.
«Ce paquet prévoit de nouvelles mesures ciblées et renforce l’impact des sanctions existantes en resserrant les mailles du filet», a indiqué la présidence belge sur le réseau social X. «Ce paquet de mesures fortes va empêcher encore davantage la Russie d’avoir accès aux technologies. Il privera aussi la Russie de revenus supplémentaires dans le secteur de l’énergie», s’est félicité la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen sur X.
Parmi ces mesures, figure une interdiction du transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Union européenne, selon le document listant ces sanctions. Cette mesure vise à entraver la logistique des exportations de gaz russe en provenance de l’Arctique, assurée en hiver par des méthaniers brise-glace qui livrent le GNL dans les ports européens avant qu’il ne soit acheminé par des méthaniers classiques vers le marché asiatique.
Toujours du gaz russe dans l’UE
Ces nouvelles sanctions ne réduisent donc pas les volumes de gaz naturel fournis à l’UE, une condition considérée comme essentielle par certains pays, toujours très dépendants de ces livraisons russes, dont l’Allemagne.
Ces nouvelles sanctions visent aussi à limiter le recours par la Russie à des cargos «fantômes» pour contourner les sanctions de l’UE sur les exportations de pétrole russe. Elles visent aussi le système permettant des transactions financières, le SPFS, mis en place par la Russie après son exclusion du système financier international interbancaire SWIFT.
Ce paquet de sanctions a été l’objet d’intenses négociations face aux réticences de certains États membres dont l’Allemagne. Afin d’empêcher que les sanctions ne soient contournées, la Commission européenne a proposé de renforcer l’obligation pour les entreprises européennes de suivi des biens qu’ils commercialisent pour éviter qu’ils ne se retrouvent au final en Russie, via des entreprises de pays tiers.
Mais l’Allemagne, premier pays exportateur en Europe, a jugé ces mesures trop contraignantes, selon des diplomates. Berlin a finalement accepté un compromis mis sur la table mercredi soir par la présidence belge, et approuvé jeudi matin.