Plus de 100 combattants ont été tués ces deux derniers jours dans des affrontements dans le nord de la Syrie entre factions armées soutenues par la Turquie et des forces kurdes syriennes, a indiqué dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Depuis vendredi soir, les combats dans des villages aux alentours de la ville de Manbij ont fait 101 morts, dont 85 membres des groupes syriens proturcs et 16 des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), a précisé l’ONG. Le ministère turc de la Défense a de son côté affirmé dimanche sur X avoir «neutralisé» 32 combattants du «PKK/YPG» dans le nord de la Syrie.
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG), épine dorsale des FDS soutenues par les États-Unis, sont considérés par Ankara comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et mène régulièrement des frappes contre les combattants kurdes en Syrie et en Irak.
Les factions proturques ont repris leurs attaques contre les FDS en Syrie, au moment même où une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes radicaux lançait le 27 novembre une offensive contre les forces du président Bachar al-Assad, chassé du pouvoir onze jours plus tard.
Les groupes proturcs ont pris aux FDS les villes de Manbij et Tal Rifaat, dans le nord de la province d’Alep. Et les combats continuent depuis avec de lourds bilans humains. Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, l’objectif des groupes proturcs est de prendre ensuite les villes de Kobani et Tabaqa, puis celle de Raqqa.
Les FDS contrôlent de vastes zones du Nord-Est et une partie de la province de Deir Ezzor (est), où les Kurdes ont installé une administration autonome après le retrait des forces du pouvoir au début de la guerre civile en Syrie en 2011. Le nouveau dirigeant syrien, chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Ahmad al-Charaa, a affirmé que les FDS devraient être intégrées à la future armée syrienne.