Il est étonnant qu’un conclave sur les droits de l’Homme se tienne en Algérie, au moment même où son régime, qui a dissous toutes les associations des droits de l’Homme, dont la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH), et emprisonné des centaines d’opposants et militants politiques, est fortement décrié aussi bien par la Commission des droits de l’Homme de l’ONU que par le Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, sans parler du Parlement européen.
C’est dans ce contexte de critiques internationales acerbes à son encontre que l’Algérie accueille, du 20 au 22 novembre, la 6ème session du Dialogue judiciaire africain, consacrée à la question des droits de l’Homme en Afrique. Ayant pour thème «Le renforcement des droits de l’Homme en Afrique: jurisprudence de la Cour africaine», cette réunion a pour objectifs la mise en réseau des autorités judiciaires, l’échange d’informations et la bonne administration de la justice au sein des pays africains.
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Mais, comme à son habitude, le régime algérien a fait feu de tout bois en détournant cette réunion entre présidents des cours suprêmes africaines de ses objectifs afin d’en faire une tribune pour déverser son venin sur le Maroc.
Dans un discours d’ouverture prononcé lundi 20 novembre au nom du président Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Nadir Larbaoui, qui ne peut apparemment faire ses prières sans invoquer le Polisario, a utilisé cyniquement la guerre qui a cours actuellement à Gaza pour lancer hypocritement un appel à la solidarité avec la Palestine, dans le seul but de détourner immédiatement cette solidarité vers le Polisario.
En ce sens, il a déclaré que «depuis près de cinquante ans, le peuple sahraoui est resté privé de son droit légitime à l’autodétermination, ce qui nécessite un travail continu et des efforts redoublés, afin de mobiliser la solidarité internationale pour activer tous les mécanismes nécessaires pour assurer le respect et la mise en œuvre des résolutions pertinentes de la légitimité internationale», selon une traduction de ces arguties par un média algérien.
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Après avoir fait récemment échouer le sommet Ligue arabe-Union africaine qui devait se tenir le 11 novembre courant, face au refus catégorique de l’Arabie saoudite d’accepter une intrusion du Polisario dans cette rencontre, le régime algérien a réagi en se désolidarisant de la cause de la Palestine, boudant successivement deux importantes réunions au sommet consacrées aux événements de Gaza.
Ainsi, lors des deux sommets réunissant, pour la première, les pays africains et l’Arabie saoudite et, pour la seconde, les pays arabes, africains et musulmans membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) dans la capitale saoudienne, les 10 et 11 novembre, pour exiger l’arrêt des hostilités à Gaza, l’Algérie s’est désunie de ces conclaves, en solidarité avec le Polisario, déclaré non grata par l’Arabie saoudite, et s’est fait sous-représenter par un simple ambassadeur au milieu de rois, émirs, chefs d’État et de gouvernement afro-arabo-musulmans.
La solidarité de l’Algérie avec la Palestine n’est donc rien d’autre que de la propagande abjecte utilisée, vainement, pour tenter de donner de la visibilité à un Polisario en pleine décomposition. La junte perpétue ainsi la supercherie de Houari Boumediene, qui a ordonné de copier le torchon qui sert de fanion aux séparatistes du Polisario sur le drapeau de la Palestine.
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Nadir Larbaoui n’a finalement pas tiré de leçons de ses échecs à promouvoir le Polisario à l’ONU, ou même à la Ligue arabe quand il a été rappelé d’urgence de New York, à la veille du sommet arabe d’Alger de novembre 2022, en vue d’user de son expérience précédente à la Ligue arabe, où il a représenté l’Algérie, et essayer d’introduire les séparatistes de Rabouni dans les coulisses de ce sommet.
Mais Larbaoui n’est, en définitive, qu’un archétype du haut responsable algérien, toujours enclin à défendre le Polisario au détriment des intérêts mêmes de l’Algérie et a fortiori de la cause palestinienne. Abdelmadjid Tebboune l’a nommé essentiellement sur ce critère. La haine du Maroc étant le seul dénominateur commun entre le président algérien et le clan le plus influent des généraux qui veut l’empêcher de rempiler pour un second mandat.