Une personne a été tuée dimanche et trois autres ont été grièvement blessés dans une attaque au couteau près de Tel-Aviv, ont indiqué les services de secours israéliens et la police, sur fond de fortes tensions dans la région.
L’attaque s’est produite en pleine rue et dans plusieurs endroits à Holon, ville de la proche banlieue de Tel-Aviv, a indiqué le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix Rouge, dans un communiqué. Le suspect de cette «attaque terroriste présumée» a été «neutralisé», a indiqué de son côté la police.
Par ailleurs, le mouvement islamiste libanais Hezbollah a affirmé samedi soir avoir lancé des «dizaines» de roquettes sur le nord d’Israël, en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza et en riposte aux attaques israéliennes sur le sud du Liban.
«La Résistance islamique a ajouté la nouvelle colonie de Beit Hillel (nord) à sa liste de cibles et l’a bombardée pour la première fois avec des dizaines de roquettes», a indiqué le mouvement pro-iranien dans un communiqué.
L’Iran, le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah libanais ont accusé Israël de la mort mercredi du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans sa résidence à Téhéran. Son assassinat est survenu quelques heures après une frappe revendiquée par Israël qui a tué le chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, mardi soir près de Beyrouth.
Israël n’a pas commenté l’assassinat de Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur son sol, qui a provoqué une riposte dévastatrice de l’armée israélienne à Gaza.
Les dirigeants iraniens ainsi que le Hezbollah et le Hamas ont juré de venger la mort de Haniyeh et Chokr. Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a menacé Israël d’un «châtiment sévère».
En face, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays était à un «niveau très élevé» de préparation pour n’importe quel scénario, «tant défensif qu’offensif».
Au vu de «la possibilité d’une escalade régionale par l’Iran et ses partenaires», les États-Unis, principal allié d’Israël, ont annoncé vendredi «modifier (leur) dispositif militaire» pour «améliorer la protection des forces armées des États-Unis» et «doper le soutien à la défense d’Israël».
Interrogé par des journalistes dans sa résidence balnéaire du Delaware pour savoir s’il pensait que l’Iran se tiendrait à l’écart, le président américain Joe Biden a répondu: «Je l’espère, je ne sais pas».
Appels à quitter le Liban
L’ambassade des États-Unis a exhorté ses ressortissants à quitter le Liban en prenant «n’importe quel billet d’avion disponible».
«Mon message pour les ressortissants britanniques est clair: quittez maintenant» le Liban, a aussi déclaré le chef de la diplomatie David Lammy.
La Suède a également annoncé la fermeture de son ambassade à Beyrouth et appelé ses ressortissants à partir.
Le Canada a pour sa part appelé ses ressortissants à «éviter tout voyage en Israël en raison du conflit armé régional en cours et de la situation imprévisible en matière de sécurité».
La guerre à Gaza a entraîné l’ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les rebelles yéménites houthis qui forment avec le Hamas et des groupes armés irakiens ce que l’Iran appelle « l’axe de la résistance » face à Israël.
«Tel-Aviv et Haïfa»
La représentation de l’Iran auprès de l’ONU a dit s’attendre à ce que le Hezbollah frappe en «profondeur» le territoire israélien, et «ne se limite pas aux cibles militaires», après que le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, a parlé d’une «riposte inéluctable».
Selon les Gardiens de la révolution, armée idéologique d’Iran, Ismaïl Haniyeh a été tué par un «projectile de courte portée» tiré sur le bâtiment où il se trouvait après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du président iranien.
«Le régime sioniste recevra certainement la réponse à ce crime au moment et au lieu appropriés», ont-ils averti. Tel-Aviv et Haïfa «font partie des cibles», a affirmé le quotidien iranien Kayhan. Les Houthis ont eux aussi menacé Israël d’une «riposte militaire».
Entretemps, le cycle de violences quotidiennes se poursuit à la frontière israélo-libanaise. Le Hezbollah a annoncé la mort de deux de ses combattants dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban.
L’armée israélienne a de son côté assuré que «30 projectiles ont été identifiés en provenance du Liban» dans la nuit de samedi à dimanche, «la plupart d’entre eux ayant été interceptés». «Aucun blessé n’est à déplorer», selon les forces armées, qui précisent avoir «frappé» le site du Hezbollah d’où avaient été tirés les missiles dans le sud du Liban.
Signe de l’inquiétude croissante, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec l’aéroport de Beyrouth, dont l’allemande Lufthansa jusqu’au 12 août.
Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu’à mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations dès lundi.
«J’ai très très peur, je vais me préparer à partir. J’ai peur de ne pas pouvoir quitter ce pays et de mourir ici», déclare à Beyrouth Yana Abdelrida, une étudiante de 23 ans.
Dix morts dans un raid à Gaza
Près de dix mois après le début de la guerre à Gaza, l’armée israélienne y poursuit son offensive.
Selon la Défense civile, une frappe israélienne sur un complexe scolaire abritant des déplacés a fait dix morts à Gaza-ville dans le nord du territoire palestinien assiégé, ravagé et menacé de famine selon l’ONU. L’armée a affirmé que le complexe servait de cachette au Hamas, organisation qui a pris en 2007 le pouvoir à Gaza.
L’attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.
L’offensive israélienne à Gaza a fait jusqu’à présent 39.550 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.
En Israël, des milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv et dans d’autres villes pour appeler Benjamin Netanyahu à accepter un accord qui permettrait la libération des otages.