A quatre jours du scrutin, le président sortant et sa rivale d'extrême droite doivent participer à l'émission du 20H de TF1, «10 minutes pour convaincre», Emmanuel Macron devant passer en premier. Ils seront tour à tour interrogés sur les cent premiers jours de leur présidence, s'ils sont élus le 24 avril, et leurs premières décisions ou gestes symboliques de chef(fe) de l'Etat.
Hasard de programmation? Ce sera peut-être l'un des temps forts de cette campagne présidentielle alors que les deux adversaires pourraient, si les Français en décident dimanche, vivre leur match retour de 2017.
La candidate du Rassemblement national, au ton toujours plus policé, réalise une lente mais régulière remontée dans les sondages d'intentions de vote du premier tour, étant désormais créditée de 23% contre 28% pour le président sortant, selon un sondage Elabe publié mardi soir.
Emmanuel Macron a certes bénéficié avec la guerre en Ukraine de l’«effet drapeau» lui faisant gagner de 5 à 6 points dans les sondages, à plus de 30% il y a trois semaines.
Mais il prend au sérieux une possible victoire de Marine Le Pen et cela explique son offensive contre la candidate et son positionnement comme rempart face aux extrêmes. Il insiste aussi, comme mardi en Bretagne, sur sa fibre européenne, par opposition à la candidate RN.
Pour sa part, Marine Le Pen se montre prudente, souhaitant éviter tout faux pas pour ne pas casser sa dynamique ascendante.
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Elle a annulé plusieurs évènements cette semaine dont un déplacement mercredi en Ile-de-France, et se prépare pour son dernier grand meeting en terrain conquis, demain, jeudi 7 avril 2022 à Perpignan.
«Il faut s’économiser» et gérer le rythme, assure un haut responsable de sa campagne. Marine Le Pen a elle-même reconnu être arrivée au bout du rouleau au premier tour lors de sa campagne en 2017, battue alors par Emmanuel Macron après un débat télévisé jugé raté.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, en troisième place dans les sondages à 16%, il caresse l'espoir de s'immiscer entre ce duo annoncé comme il l'a montré hier soir, mardi, lors d'un meeting à Lille relayé dans onze villes grâce à des hologrammes.
72 heures chronoPlus que trois jours pour faire campagne.
Les candidats, qui doivent envahir les matinales ce mercredi matin, jettent ainsi leurs dernières forces dans la bataille cherchant à la fois à galvaniser leurs troupes et convaincre les nombreux indécis.
D'autant plus qu'une abstention record -environ 30% selon certains sondages- plane sur la présidentielle.
L'avant-dernier jour de la campagne demain, jeudi, concentre a lui seul sept meetings : ceux de Valérie Pécresse (LR) à Lyon, Marine Le Pen à Perpignan, Fabien Roussel (PCF) à Lille, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse, Anne Hidalgo (PS) à Rouen et Yannick Jadot (EELV) à Nantes, ainsi qu'Eric Zemmour (Reconquête!) au palais des sports à Paris.
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Le candidat de NDA Nicolas Dupont-Aignan organise lui un meeting dès mercredi soir à Paris, tandis qu'à l'opposé de l'échiquier Philippe Poutou (NPA) sera à Bordeaux.
Blitz des médias, déplacements -Yannick Jadot sera en Alsace mercredi, Fabien Roussel à Gentilly- et meetings, cette campagne pas comme les autres écrasée par la pandémie du Covid-19 puis la guerre en Ukraine s'achèvera vendredi à minuit.
Il sera alors interdit de faire campagne ou de publier des sondages jusqu'à dimanche 20 heures, heure à laquelle seront connues les premières estimations.