ONU: l’avenir d’un État palestinien sur la table, sans rôle pour le Hamas

L'Assemblée générale des Nations unies (ONU). (PHOTO: ONU)

L’Assemblée générale de l’ONU se prononce vendredi sur la «Déclaration de New York», visant à redonner un nouveau souffle à la solution à deux États, israélien et palestinien, tout en excluant sans équivoque le Hamas.

Le 12/09/2025 à 07h48

Alors qu’Israël dénonce depuis près de deux ans l’incapacité de l’Assemblée — et du Conseil de sécurité — à condamner les attaques sans précédent du mouvement palestinien du 7 octobre 2023, le texte préparé par la France et l’Arabie saoudite se veut explicite.

«Nous condamnons les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils» et «le Hamas doit libérer tous les otages détenus à Gaza», stipule le document.

Mais la déclaration, déjà cosignée en juillet par 17 États — dont plusieurs pays arabes — lors de la première partie d’une conférence de l’ONU sur la solution à deux États, va plus loin.

«Dans le contexte de l’achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un État de Palestine souverain et indépendant.»

Ce texte a récemment été endossé par la Ligue arabe, une décision saluée par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, comme «une étape majeure dans l’isolement international et régional du Hamas».

«Nous espérons le voir adopté à une très large majorité par l’Assemblée vendredi», a confié une source de la présidence française, qui voit dans cette déclaration le socle du sommet que Paris et Ryad co-présideront le 22 septembre à l’ONU à New York, où le président Emmanuel Macron a promis de reconnaître l’État palestinien.

Un «bouclier» contre les critiques

«Le fait que l’Assemblée générale soutienne enfin un texte condamnant directement le Hamas est important», a souligné Richard Gowan, de l’International Crisis Group. «Même si les Israéliens diront que c’est bien trop peu et bien trop tard.»

Selon lui, ce texte permettra aux pays soutenant la cause palestinienne de «rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas». Il «offre un bouclier contre les critiques d’Israël» à ceux qui s’apprêtent à reconnaître l’État palestinien.

À la suite du président Macron, plusieurs pays ont déjà annoncé leur intention de reconnaître officiellement l’État palestinien lors de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale, qui s’ouvre le 22 septembre.

Ce processus est perçu comme un moyen supplémentaire de faire pression sur Israël pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.

La «Déclaration de New York» soumise à l’Assemblée plaide également pour la «fin de la guerre à Gaza» et pour un «règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien, reposant sur une mise en œuvre véritable de la solution à deux États» — une position de longue date de l’Assemblée.

Dans la perspective d’un futur cessez-le-feu, elle envisage en outre le déploiement d’une «mission internationale temporaire de stabilisation » à Gaza, sous mandat du Conseil de sécurité, pour protéger la population, soutenir le renforcement des institutions palestiniennes et apporter des « garanties de sécurité à la Palestine et à Israël».

Reconnaissance et blocages

Environ trois quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà l’État palestinien, proclamé en 1988 par la direction palestinienne en exil.

Mais après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza dévastée, l’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités d’annexion exprimées par certains responsables israéliens, la crainte que la création d’un État palestinien devienne physiquement impossible gagne du terrain.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a d’ailleurs affirmé jeudi: «Il n’y aura pas d’État palestinien». Son allié américain avait déjà annoncé que le président palestinien Mahmoud Abbas ne serait pas autorisé à se rendre à New York.

Par Le360 (avec AFP)
Le 12/09/2025 à 07h48