En 2015, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les États-Unis, la Russie et la Chine avaient conclu avec Téhéran un accord (JCPOA) prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des sanctions. Un accord entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui expire mi-octobre.
Les États-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, avaient décidé en 2018 de s’en retirer et avaient rétabli leurs propres sanctions.
L’Iran s’était ensuite affranchi de certains engagements, notamment sur l’enrichissement d’uranium. Les pays occidentaux le soupçonnent de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
Dans ce contexte, après des négociations et de multiples mises en garde, et à quelques semaines de l’expiration de la résolution 2231, Paris, Londres et Berlin ont déclenché fin août le «snapback», mécanisme permettant de rétablir les sanctions dans un délai de 30 jours.
Malgré de nouvelles discussions avec Téhéran, le trio européen a signifié cette semaine à l’Iran qu’il attendait toujours des gestes «concrets».
Les Européens jugent notamment insuffisant l’accord conclu le 9 septembre entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur un nouveau cadre de coopération.
«Pas sérieuses»
Cet accord ne s’est pas traduit par une reprise immédiate des inspections suspendues par Téhéran après les frappes israéliennes et américaines menées en juin lors de la guerre des douze jours.
«Les dernières nouvelles que nous avons reçues des Iraniens ne sont pas sérieuses», a résumé jeudi le président français, Emmanuel Macron, dans un entretien à la télévision israélienne, estimant que les sanctions seraient rétablies d’ici la fin du mois.
Formellement, en vertu des termes de la résolution 2231, le texte qui sera soumis vendredi au vote du Conseil de sécurité prévoit le maintien de la levée des sanctions.
Pour être adopté, la Russie et la Chine, qui s’opposent au rétablissement des sanctions, devront réunir neuf votes positifs sur les quinze membres du Conseil. Un nombre qui, selon plusieurs sources diplomatiques, ne devrait pas être atteint.
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«L’Algérie et le Pakistan pourraient soutenir la Russie et la Chine en approuvant la résolution, mais d’autres membres vont probablement s’y opposer ou s’abstenir. Les Européens et les Américains n’auront donc pas besoin d’utiliser leur veto», a commenté Richard Gowan, de l’International Crisis Group.
Le rejet de la résolution entraînerait le rétablissement des sanctions à la fin de la semaine prochaine, à moins que le sommet de l’ONU, la semaine à venir, auquel participera notamment le président iranien, ne donne lieu à de nouvelles négociations plus positives.
«Le Conseil a encore le temps de donner son feu vert à une nouvelle résolution étendant la suspension des sanctions si l’Iran et les Européens parviennent à un compromis de dernière minute», a déclaré à l’AFP Richard Gowan.












