Menaces tarifaires américaines: UE, Inde, Corée du Sud et tous les autres espèrent un accord in extremis avec Trump

Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'un événement d'annonce commerciale «Make America Wealthy Again» dans la roseraie de la Maison Blanche le 2 avril 2025 à Washington, DC. 2025 Getty Images

Les principaux partenaires commerciaux des États-Unis - à l’exception de la Chine, du Mexique et du Canada, soumis à d’autres échéances - cherchent à échapper aux lourds droits de douane que Donald Trump menace d’imposer à leurs produits à compter du 9 juillet.

Le 04/07/2025 à 07h01

Tour d’horizon des négociations en cours.

L’Union européenne (UE) espère un accord in extremis

L’UE s’est dite jeudi «prête à conclure un accord», peu avant d’ultimes rendez-vous à Washington de son commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, avec de hauts responsables américains.

Donald Trump a menacé le bloc de 27 pays d’une surtaxe de 50%, bien supérieure à ce qui était sur la table en avril (20%).

Il reproche notamment aux Européens leur taxe frappant les géants américains de la tech.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé jeudi ses homologues à trouver un accord commercial «rapide et simple» privilégiant certaines «industries clés», comme l’automobile et la pharmaceutique.

La Suisse compte sur un délai

Le 2 avril, la Suisse figurait en bonne place sur la liste noire de Donald Trump, avec une menace de droits punitifs de 31%.

Son gouvernement a affirmé la semaine dernière qu’il partait du «principe» que la surtaxe américaine sur ses produits serait maintenue au taux actuel de 10% tant que les négociations se continuent.

Vietnam: un accord et quelques inconnues

L’accord entre Washington et Hanoï, annoncé mercredi avec fracas par Donald Trump mais avec peu de détails, permet au Vietnam d’échapper à la surtaxe prohibitive initialement fixée à 46%.

La majoration imposée aux produits vietnamiens sera finalement de 20%. Elle grimpera cependant à 40% pour les produits transitant par le Vietnam mais fabriqués ailleurs - une clause censée restreindre le «transbordement» opéré par les groupes chinois.

Mais experts et entreprises s’interrogent: cela englobera-t-il aussi les pièces détachées d’un produit final? Et à partir de quelle proportion? Le risque est également de voir Pékin adopter des mesures de rétorsion, s’inquiètent certains analystes.

Japon: Trump affûte ses surtaxes, riz et automobile en jeu

Proche allié de Washington et source majeure d’investissements étrangers aux États-Unis, le Japon pourrait ne pas échapper aux nouvelles surtaxes. Ryosei Akazawa, l’envoyé commercial de Tokyo, a pourtant multiplié jusqu’à fin juin les voyages à Washington.

Donald Trump s’est montré pessimiste sur la possibilité de conclure un accord d’ici au 9 juillet. Il reproche au Japon de ne pas ouvrir assez son marché au riz et aux véhicules américains.

Et il n’a pas exclu d’aller au-delà de la surtaxe initialement prévue de 24%, indiquant que ce taux pourrait s’élever à «30%, 35%, ou tout autre nombre».

L’Inde en bonne position

Industriels et exportateurs indiens veulent croire à la possibilité d’un accord pour éviter une surtaxe de 26%. Donald Trump lui-même avait suggéré fin juin l’imminence d’un «très gros» accord.

«Les échos dont je dispose suggèrent une issue positive, je suis confiant», assurait ces derniers jours le directeur général de la Fédération des entreprises exportatrices indiennes, Ajay Sahai.

Pour autant, les ultimes pourparlers semblent encore buter sur les produits agricoles et laitiers, «lignes rouges» de l’Inde, ainsi que sur les pièces automobiles.

La Corée du Sud peu optimiste

Déjà plombé par les surtaxes sectorielles ciblant l’acier et l’automobile, Séoul veut éviter la majoration promise de 25% sur le reste de ses exportations, et promet notamment à Washington sa coopération dans la construction navale.

«Mais à ce stade, les deux parties n’ont pas encore clairement défini ce qu’elles veulent exactement», a déploré jeudi le nouveau président Lee Jae-myung. «Pour être honnête, je ne peux pas dire avec confiance que nous pourrons tout conclure d’ici au 8 juillet».

L’expectative domine

D’autres économies d’Asie, dont le Cambodge frappé jusqu’à 49%, ne savent plus sur quel pied danser.

Alors que Washington est le principal garant de la sécurité de Taïwan face à Pékin, Taipei - qui pourrait subir une surtaxe de 32% - pointe la «complexité» des pourparlers.

«Malgré quelques difficultés, notamment la complexité des questions douanières, les négociateurs des deux parties travaillent avec diligence», a assuré mercredi le vice-président taïwanais Hsiao Bi-khim.

Par Le360 (avec AFP)
Le 04/07/2025 à 07h01