Alger est en train de jeter ses dernières forces dans le l’arène du dossier du Sahara, suite au coup fatal que pourrait lui asséner le Conseil de sécurité de l’ONU dans sa nouvelle résolution, dont l’adoption est attendue jeudi prochain. Cette réunion cruciale du Conseil de sécurité de l’ONU est attendue pour entériner définitivement le plan d’autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine comme seule base au règlement de ce différend.
Tindouf: une démonstration de force fabriquée
Dans une tentative désespérée de mettre la pression ou de créer une fissure au sein des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, tout en exprimant son rejet de cette décision onusienne, le régime algérien a ordonné au Polisario d’organiser une manifestation dans les camps de Tindouf durant la journée du lundi 27 octobre. Or, face à la faible capacité de mobilisation du Polisario, honni dans les camps de Lahmada qu’il régit par la répression, la corruption et l’enfermement implacables, le régime d’Alger a sorti les gros moyens financiers, logistiques et humains afin d’organiser coûte que coûte une telle manifestation.
Ainsi, des Algériens originaires du Sahara local, et qui n’ont rien à voir avec les habitants des camps de Tindouf, ont été convoyés à partir de nombreuses villes algériennes vers Tindouf. Des centaines de personnes ont ainsi été transportées dans des dizaines de bus et camions pour venir grossir les rangs des rares manifestants locaux dans les camps de Lahmada.
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Des vols supplémentaires ont été également organisés entre les principales villes du nord de l’Algérie et l’aéroport de Tindouf durant tout le week-end dernier. Des subsahariens, déguisés en Sahraouis, ont été mis à contribution pour gonfler davantage cette manifestation artificielle.
Pancartes et banderoles portant des slogans unifiés et éculés ont été également confectionnées par le régime algérien lui-même afin qu’elles soient brandies par la meute, dont font certainement partie des militaires algériens en civil. Des groupes éphémères ont été créés sur les réseaux sociaux par les services de renseignements algériens afin de mobiliser, primes financières alléchantes à l’appui, le maximum de volontaires à la manifestation anti-ONU de Tindouf.
Intimidations et refus de suivre: la contestation dans les camps
Durant toute la journée du lundi, et face au refus des Sahraouis des camps de se plier aux injonctions de manifester, les dirigeants du Polisario et leurs milices ont utilisé tous les moyens pour forcer les récalcitrants à sortir manifester, usant parfois de la menace de représailles.
«Des ambulances ont sillonné les camps, sirènes hurlantes, accompagnées d’annonces appelant les habitants à sortir et à participer à la marche, y compris avec leurs enfants. Il s’agit d’une tentative délibérée d’instiller la peur et la pression psychologique sur les Sahraouis qui refusent de manifester, les forçant à quitter leurs emplois et leurs tentes pour amener leurs enfants sur de grandes places aménagées à cet effet par les dirigeants du Polisario», rapporte le site de Forsatin (Forum de Sahraouis de Tindouf soutenant le plan d’autonomie).
Ce refus des Sahraouis authentiques de se plier aux ordres d’Alger en vue de manifester montre clairement leur adhésion à la solution politique négociée visant à mettre fin définitivement au différend sur le dossier du Sahara. Cette solution trouve un large écho au sein de l’écrasante majorité des Sahraouis des camps de Tindouf, qui y voient la seule issue à la fin de leur calvaire. Un calvaire que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mentionné dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, mettant le doigt sur de graves violations de droits humains et de conditions de vie extrêmement difficiles des populations des camps de Lahamada.
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Leur remplacement dans la manifestation de lundi par des Algériens et autres étrangers démontre l’entêtement du régime d’Alger qui use d’obstructions pour s’opposer aux efforts de règlement du différend qu’il a créé autour du Sahara et qu’il veut faire perdurer.
L’Algérie, qui siège jusqu’à fin décembre au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent, a d’ailleurs déjà annoncé, via les médias de la présidence algérienne, qu’elle ne prendra pas part au vote de la résolution sur le Sahara. C’est donc clairement la panique totale qui est derrière cette frénésie au sein du régime algérien. Il faut même s’attendre au pire dans les camps de Tindouf, où les milices du Polisario, appuyées par d’importantes unités de l’armée algérienne, s’apprêtent déjà à boucler les camps, en prévision de manifestations de soutien au plan de règlement adopté par le Conseil de sécurité sur la base de la souveraineté marocaine sur le Sahara.








