Le chef de gouvernement espagnol Pedro Sánchez, qui plaide pour la reconnaissance d’un État palestinien, s’est rendu vendredi à Oslo puis à Dublin, où il a tenu des conférences de presse conjointes avec ses homologues norvégien et irlandais, Jonas Gahr Støre et Simon Harris.
«Nous pensons que le moment (de reconnaître un État palestinien) se rapproche», a déclaré Simon Harris, Premier ministre irlandais depuis mardi. «Nous aimerions le faire avec le plus grand nombre possible d’autres (pays) afin de donner du poids à la décision et d’envoyer le message le plus fort», a-t-il ajouté.
De son côté, Petro Sánchez a indiqué que l’Irlande et l’Espagne s’étaient «engagées à reconnaître publiquement la Palestine en tant qu’État lorsque les conditions s’y prêteront». L’Irlande dit depuis longtemps ne pas avoir d’objection à reconnaître officiellement l’État palestinien si cela peut contribuer au processus de paix au Moyen-Orient. La guerre à Gaza a relancé cette question.
Vendredi matin, Jonas Gahr Støre a dit que la Norvège était «prête à prendre une décision sur la reconnaissance d’un État palestinien». «Cette décision doit être prise en fonction du moment et du contexte, en étroite coordination avec les pays partageant les mêmes idées. Nous n’avons pas fixé de calendrier précis», a-t-il ajouté.
Le Parlement norvégien avait adopté en novembre une proposition, déposée par les partis au pouvoir, demandant au gouvernement d’être prêt à reconnaître un État palestinien indépendant. La Norvège avait abrité au début des années 1990 les premiers pourparlers de paix israélo-palestiniens qui ont débouché sur les accords d’Oslo dans lesquels les deux parties acceptaient la coexistence pacifique entre deux États indépendants.
La fin du mois de juin comme horizon
Outre la Norvège et l’Irlande, le Premier ministre espagnol s’est rendu en Pologne pour parler de la «nécessité d’avancer vers la reconnaissance de la Palestine», selon un porte-parole du gouvernement espagnol. «L’Espagne s’est engagée publiquement à reconnaître un État palestinien, au plus tôt, quand les conditions seront appropriées et de façon à avoir l’impact positif le plus fort possible sur le processus de paix», a souligné M. Sánchez depuis Oslo.
Selon des médias l’ayant accompagné lors d’une tournée la semaine dernière en Jordanie, en Arabie saoudite et au Qatar, le dirigeant espagnol avait alors évoqué la fin du mois de juin comme horizon pour une telle reconnaissance par le gouvernement espagnol. M. Sánchez est très critique vis-à-vis de l’attitude du gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu depuis le début du conflit à Gaza.
L’attaque du Hamas le 7 octobre a causé la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir des données officielles israéliennes. L’offensive lancée en représailles par Israël a fait jusqu’à présent 33.634 morts à Gaza, en majorité des civils, des femmes, des enfants t des adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.