Les États-Unis entrent en guerre contre l’Iran: les frappes ont «détruit» les capacités nucléaires de Téhéran, selon Trump

Le président américain Donald Trump donna un discours depuis la Maison Blanche à Washington, le 21 juin 2025, après l'annonce du bombardement américain de sites nucléaires en Iran.

Donald Trump a affirmé que les installations d’enrichissement nucléaire de Téhéran avaient été «totalement détruites» après une série de frappes américaines menées dimanche, au dixième jour de la guerre entre l’Iran et Israël.

Le 22/06/2025 à 06h34

Les États-Unis ont bombardé dimanche trois sites névralgiques du programme nucléaire iranien. «Les installations essentielles d’enrichissement nucléaire de l’Iran ont été intégralement et totalement détruites. L’Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix», a déclaré Donald Trump à la Maison Blanche. «S’ils ne le font pas, les prochaines attaques seront bien plus importantes», a-t-il menacé l’Iran, affirmant que le pays a le choix entre «la paix ou la tragédie».

Les États-Unis ont mené une attaque «très réussie» sur trois sites nucléaires iraniens, s’était-il prévalu auparavant.

Ces attaques américaines «auront des conséquences éternelles», a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l’Iran se réservait «toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple».

Peu après, la télévision d’État iranienne a annoncé le tir de 30 missiles sur Israël. Les sirènes d’alertes antiaériennes ont retenti à Tel-Aviv, et de fortes explosions ont été entendues de Jérusalem par des journalistes de l’AFP.

L’armée israélienne a dit œuvrer à intercepter les missiles et a appelé la population des zones visées à se rendre aux abris.

Le président américain a entretenu le flou pendant des jours autour d’une possible intervention américaine en Iran pour soutenir son allié israélien.

«Une pleine charge de bombes a été larguée sur le site principal, Fordo», une usine d’enrichissement d’uranium enfouie sous une montagne et au cœur du programme nucléaire de Téhéran, avait-il poursuivi.

Les deux autres sites visés sont Natanz, le plus connu des sites d’enrichissement, et Ispahan, où est installé un site de conversion d’uranium près de la ville historique du centre du pays.

Des médias iraniens ont confirmé les attaques sur ces trois sites nucléaires. «Il y a quelques heures (....) une partie du site nucléaire de Fordo a été attaquée par des frappes aériennes ennemies», a indiqué Morteza Heydari, porte-parole du service de gestion des crises de la province de Qom, cité par l’agence Tasnim.

L’autorité iranienne de sécurité nucléaire, dépendante de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a affirmé n’avoir détecté «aucun signe de contamination» sur ces trois sites et assuré qu’il n’y avait «aucun danger» pour la population.

De même, l’autorité nucléaire saoudienne n’a détecté «aucun effet radioactif» dans le royaume et les autres États du Golfe.

Bombardiers B-2

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a félicité dans un message vidéo son homologue américain pour cette attaque. Il a également affirmé que l’attaque américaine s’était faite «en parfaite coordination» avec Israël.

Trump impose ainsi un «tournant historique qui peut aider à conduire le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix», a-t-il encore assuré.

Araghchi a condamné des «événements scandaleux (qui) auront des conséquences éternelles», dénonçant le «comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel» de Washington.

«L’Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple», a-t-il ajouté. Les attaques américaines «n’arrêteront pas» les activités nucléaires de l’Iran, a également affirmé l’Organisation de l’énergie atomique du pays.

Les experts s’accordent sur le fait que seuls les États-Unis avaient la capacité de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies comme Fordo.

Des avions bombardiers B-2, qui avaient décollé dans la nuit d’une base aux États-Unis, ont participé à l’attaque, ont rapporté des médias américains citant des sources non identifiées.

Donald Trump avait dit vendredi donner au «maximum» deux semaines à l’Iran pour éviter d’éventuelles frappes américaines, mais il a finalement décidé d’aller de l’avant aux côtés de son allié israélien, fort du constat selon lui que l’Iran était «à quelques semaines, voire quelques mois» de l’arme atomique.

Jusqu’à présent, Washington s’était contenté d’apporter une aide défensive à Israël face aux missiles iraniens. Après l’attaque américaine, Israël a fermé son espace aérien et relevé son niveau d’alerte sur tout le territoire, où ne sont désormais plus autorisées jusqu’à nouvel ordre que les activités dites essentielles.

Spirale de chaos

Assurant que son ennemi juré était sur le point d’obtenir l’arme atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque massive contre des centaines de sites militaires et nucléaires, tuant les plus hauts gradés du pays et des scientifiques de l’atome. Depuis, les frappes israéliennes sur les cibles en Iran sont quotidiennes.

L’Iran, qui dément vouloir se doter de l’arme atomique et défend son droit à un programme nucléaire civil, a riposté par des vagues d’attaques de drones et de missiles balistiques sur le territoire israélien, la plupart interceptés par les systèmes de défense.

Côté iranien, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.

Les tirs iraniens sur Israël ont fait 25 morts, selon les autorités.

Les experts s’accordaient sur le fait que seuls les États-Unis avaient la capacité de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, dont à Fordo.

L’Iran a menacé de représailles contre les intérêts américains au Moyen-Orient si les États-Unis décidaient d’intervenir directement dans le conflit.

«Les opérations militaires en Iran devraient rappeler clairement à nos adversaires et à nos alliés que le président Trump pense ce qu’il dit. Le président a donné au dirigeant iranien toutes les chances de conclure un accord, mais l’Iran a refusé de s’engager dans un accord de désarmement nucléaire», a déclaré le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson.

Le chef de file des démocrates à la Chambre basse, Hakeem Jefries, a, lui, accusé Trump de pousser les États-Unis vers la guerre en autorisant ces frappes.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est également inquiété d’une «dangereuse escalade» et appelé à éviter d’entrer dans «une spirale de chaos».

Par Le360 (avec AFP)
Le 22/06/2025 à 06h34