Le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a rencontré le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, samedi et dimanche à Malte dans un contexte qui reste toutefois tendu entre les deux grandes puissances. «Les deux parties ont eu des discussions franches, substantielles et constructives», a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué. La rencontre a également été confirmée par les autorités maltaises.
Une haute responsable de l’exécutif américain, qui a requis l’anonymat, a précisé que la réunion avait duré au total douze heures sur deux jours, et rappelé que la dernière rencontre de ce type, et à ce niveau, remontait au mois de mai dernier. C’est à peu près à la même époque, au printemps, que le président américain avait prédit un «dégel» de la relation sino-américaine, qui s’était envenimée en février suite au survol des États-Unis par un ballon chinois.
Pendant son échange avec le ministre chinois, Jake Sullivan a «souligné que les États-Unis et la Chine étaient engagés dans une compétition, mais que les États-Unis ne cherchaient ni le conflit ni la confrontation», a-t-elle ajouté pendant un échange avec la presse, reprenant une formulation devenue rituelle de l’administration Biden.
«Wang Yi a souligné que la question de Taïwan était la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines», a assuré Pékin de son côté.
Le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale a, selon la responsable américaine, répété que les États-Unis ne «soutenaient pas» l’indépendance de l’île -que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire- mais qu’ils ne voulaient pas de «changement unilatéral du statu quo» que ce soit de la part des Taïwanais ou des Chinois.
Communications militaires
Dans cette discussion à Malte, la Chine et les États-Unis se sont par ailleurs «engagés à mener des consultations» dans certains domaines, en particulier à propos des «évolutions en matière de politique et de sécurité en Asie-Pacifique», selon la source de la Maison Blanche.
Les communications entre responsables militaires des deux pays, que Pékin avait coupées en août 2022 à la suite d’une visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, n’ont toutefois pas repris. Les Américains ont toutefois «des indications faibles et limitées» montrant que les Chinois «pourraient être intéressées» par un éventuel rétablissement de ce type de contacts, a indiqué la haute responsable.
Les États-Unis et la Chine ont renoué le dialogue ces derniers mois avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken, et d’autres rencontres de haut niveau sont en discussion, selon la haute responsable de la Maison Blanche.
Les relations bilatérales restent encore tendues, les différends commerciaux, l’expansion chinoise en mer de Chine méridionale et la question de l’île démocratique autonome de Taïwan restant des pierres d’achoppement. Pékin ne voit pas d’un très bon oeil la diplomatie très active des États-Unis en Asie, illustrée par un récent renforcement de la relation américano-vietnamienne par exemple.